Les recommandations du colloque « La citoyenneté, rempart de la patrie et de l’État »

Un colloque de recherches sur le thème « Les retombées de la crise syrienne sur le Liban : la citoyenneté, rempart de la patrie et de l'État » a clôturé ses travaux à Jbeil où il avait été organisé à l'invitation du Centre international des sciences de l'homme, avec la participation de la Fondation Hanns-Seidel.
Les actes du colloque se sont répartis sur six séances au cours desquelles les axes suivants ont été abordés : le régime confessionnel au Liban dans ses aspects positifs et négatifs ; la crise syrienne actuelle entre le marteau de la politique et l'enclume du confessionnalisme ; les répercussions de la crise syrienne sur la situation au Liban ; les dangers de l'extrémisme religieux et les moyens de limiter son extension au Liban ; l'enseignement religieux exige-t-il une réforme ? Les chrétiens tiennent-ils un rôle particulier dans la région du Levant ?
Dix-huit chercheurs, appartenant au monde de la pensée, de la politique et des médias, y ont participé. Ils ont considéré que la situation en Syrie, en particulier, et dans certaines régions arabes, en général, présage de périls majeurs et existentiels et fait craindre une remise en cause radicale des frontières de plusieurs pays arabes de nature à aboutir à l'établissement d'entités religieuses, confessionnelles et ethniques.
Leurs recommandations sont les suivantes :
– Le rétablissement du rôle des chrétiens au Liban par la voie d'un véritable partenariat entre musulmans et chrétiens est une condition sine qua non pour la réussite de l'expérience libanaise du vivre ensemble. Mais cela ne soustrait pas pour autant les chrétiens à l'élaboration d'un projet chrétien arabe à l'échelle régionale.
– Dans le cadre de la lutte contre l'extrémisme religieux qui menace le Liban, les Libanais sont tenus de s'agripper à l'entité nationale et à la paix civile, de soutenir sans compter les institutions légales, à leur tête l'armée libanaise et les services de sécurité, et de dynamiser les dialogues entre tous les partis politiques et les constituantes libanaises.
– Faire prévaloir la raison et les conduites rationnelles susceptibles de juguler les actions instinctives et de renforcer les réseaux de sécurité de la société.
– Dans le cadre de la consolidation de la citoyenneté, il est impératif d'aborder l'enseignement religieux au sein des écoles et des universités sur la base d'une formation religieuse fondée sur des assises nationales, et à condition que l'État et les références religieuses en assument la responsabilité.
– Recommander la mise en place d'une feuille d'orientation nationale de l'éducation religieuse de nature à raffermir la coexistence et la convivialité nationales. Celle-ci sera associée à une campagne médiatique visant la préparation de l'opinion publique à appréhender positivement ce sujet.