Évanoui « l'esprit du 11 janvier » : deux mois après les attentats qui avaient provoqué un sursaut d'unité dans la société française et à l'approche d'élections locales qui s'annoncent triomphales pour l'extrême droite, dissensions et désarroi règnent au sein de la gauche au pouvoir comme de l'opposition de droite.
Le Front national de Marine le Pen, en tête de tous les sondages pour le premier tour du scrutin destiné à renouveler les conseils départementaux (22 et 29 mars), domine comme jamais le jeu politique. Au point que le Premier ministre Manuel Valls a récemment exprimé sa « peur » d'une victoire de la candidate populiste à la présidentielle de 2017 et mis en garde contre un parti qui « mènerait le pays à la ruine ». Avec un FN à 30 % d'intentions de vote, les partis politiques traditionnels sont obligés de revoir leurs analyses sur leurs électeurs et leurs motivations. Souvent qualifié de vote protestataire, le vote FN est en réalité « un vote d'adhésion » sur l'hostilité à l'immigration, à l'Europe, sur la sécurité, selon la politologue Virginie Martin, présidente du think tank Different.
Le choix du Premier ministre de taper à bras raccourcis sur l'extrême droite, de dénoncer son « outrance », sa « démagogie » et les propos « antisémites, racistes, homophobes, sexistes » de « dizaines » de candidats, s'explique aussi par l'espoir de mobiliser les électeurs de gauche pour un scrutin menacé par une abstention record. La gauche (socialistes, communistes, écologistes) dirige les trois cinquièmes des 101 départements français mais pourrait en perdre la majeure partie tant elle se présente désunie et sans projet porteur, usée par les désillusions engendrées par trois ans de présidence de François Hollande. Au second tour, grâce à un report de voix de gauche attendu pour contrer le Front national, la droite devrait rafler la mise. L'ancien président Nicolas Sarkozy a prédit « une vague immense », un changement « à portée de main ». Le FN devrait être présent au second tour dans une grande partie des départements et pourrait même en ravir un ou deux. Il aura en tous les cas de nombreux élus, confortant son implantation locale amorcée lors des municipales de 2014 où il avait gagné 11 mairies.
(Source : AFP)
commentaires (4)
Seule la vérité guérit . Et une parmi toutes les autres , Marine est ami de Poutine NPM , de l'Iran NPR et de la Syrie version Bashar président élu . Le reste au prochain numéro !
FRIK-A-FRAK
13 h 22, le 12 mars 2015