Au cœur d’Aix-en-Provence, il y a Baalbeck...

Pendant deux jours (6-7 mars 2015), la ville d'Aix-en-Provence s'est mise à l'heure libanaise, grâce aux efforts déterminés de la dynamique présidente du jumelage d'Aix-Baalbeck. Si l'accord de coopération décentralisée entre la ville d'Aix et la «Cité du Soleil» remonte à 2003, c'est depuis trois ans que, grâce à Nayla Saki, la ville de Baalbeck est au cœur des manifestations organisées à Aix avec les villes jumelées. Cette année, Nayla Saki a choisi de faire connaître aux Aixois la littérature francophone libanaise, en organisant, avec le soutien de l'Association des jumelages, une première édition articulée autour de tables rondes animées par les journalistes Sandra Alfonsi et Jean-Michel Druart.

Native de Beyrouth et amoureuse de Baalbeck, Nayla Saki s'est installée à Aix en 1976, au début de la guerre du Liban. Francophone et méditerranéenne, elle a adopté cette ville où le soleil, la nature et les saveurs, ainsi que la gentillesse des habitants lui rappellent son pays natal. «J'ai deux amours, Aix et Baalbeck», dit-elle. Aussi, a-t-elle choisi de relier par l'art et la culture ces deux villes qui «ont en commun un attachement aux arts et un patrimoine à conserver». En ce faisant, elle contribue à faire découvrir les richesses culturelles du pays du Cèdre.

Le Salon du livre, sis à la Fondation Vasarely (où se déploie l'étonnante œuvre du plasticien Viktor Vasarely), a été marqué par la participation d'une dizaine d'écrivains, historiens et essayistes notoires, dont Carole Dagher, Jean-Pierre Dahdah, Nabil el-Azan, Alexandre Najjar, Liliane Rada Nasser, Bahjat Rizk et Nohad Salameh. La manifestation comprenait également une exposition des toiles de l'artiste-peintre Raghed Hayek dans le centre-ville historique d'Aix-en-Provence, un documentaire-hommage à la ville de Baalbeck et un dîner de prestige avec les écrivains, en présence de la consule du Liban à Marseille, Hala Keyrouz, et des élus de la ville d'Aix-en-Provence, avec au menu des textes de Gibran Khalil Gibran déclamés par des conteurs accompagnés d'un pianiste.

Gibran Khalil Gibran
C'est ainsi que les rencontres littéraires ont permis à Carole Dagher, Alexandre Najjar et Bahjat Rizk d'évoquer, au cours d'une table ronde consacrée à la francophonie, l'influence de la littérature française dans leur démarche d'écriture, et de rendre hommage à la langue de Molière et de Victor Hugo. Quant à Liliane Rada Nasser, chercheur associée Telemme-MMSH, auteure de Ces Marseillais venus d'Orient, a exposé ses travaux sur l'immigration libanaise à Marseille aux XIXe et XXe siècles. Nohad Salameh, cette grande dame de lettres (prix Paul Verlaine de l'Académie française en 2013), devait, quant à elle, rendre un vibrant hommage à sa ville natale de Baalbeck, dans une écriture cristalline tissée de nostalgie, de poésie et de lumière.

Gibran Khalil Gibran, le Prophète de Bécharré, était également présent à cette manifestation par le biais de Jean-Pierre Dahdah, auteur d'une somme biographique de référence sur Gibran (éd. Albin Michel) et traducteur de son œuvre.

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