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Culture - Installation photo

Tanya Traboulsi à la recherche de son « Home » perdu

L'artiste tente de définir sa terre d'ancrage : « Pour moi, Beyrouth représente l'inspiration et l'Autriche le calme, le repos. »

Tanya Traboulsi a grandi entre deux pays, deux identités, deux cultures. Entre le Liban de son père et l'Autriche de sa mère. Entre le chaos beyrouthin et le calme viennois. Entre un pays arabe secoué par des rounds de violence sporadiques et un havre de paix européen. Aujourd'hui, à 38 ans, la jeune femme continue d'alterner des séjours entre ces deux univers opposés. Sans arriver à déterminer où elle se sent véritablement chez elle. Où se situe son point d'ancrage, son Home. Un questionnement, une quête identitaire qui la tarabustent depuis toujours et que la photographe tente d'exprimer à travers son art.
Après des reportages sur les scènes musicales underground au Liban comme à Vienne, Tanya Traboulsi s'est tournée ces dernières années vers la photographie d'inspiration introspective. Elle a notamment exploré, au moyen de l'autoportrait, les thèmes de la solitude et de l'intrusion dans l'intimité.


Cette fois, c'est par une installation-photo, intitulée Lost Strange Things ; On Not Finding Home, que cette Libano-Autrichienne tente de traduire son sentiment « bizarre » de courir après un insaisissable lieu d'ancrage.
Et cette fois, exit l'autoportrait. C'est dans les paysages – urbains beyrouthins et plus bucoliques en Autriche – qu'elle poursuit sa quête d'appartenance. Où se trouve son Home ? Dans cette capitale libanaise exubérante et chaotique, mélange de tours et de coins préservés, ouverte sur la mer ? Ou dans cette Autriche de parcs verdoyants, de fleurs et de douce quiétude ? Ou se sent-elle le plus chez elle ? Au café Raouda ? « Un îlot préservé des stigmates des événements comme de l'urbanisme sauvage postguerre qui représente pour moi le véritable esprit de Beyrouth », dit-elle. Ou près de la grande roue de Vienne ? Deux lieux pourtant emblématiques de l'enfance de Tanya Traboulsi. Tout comme le sont les vues des 12 photos, format carré (100 x 100 cm), prises en Rolleiflex (caméra argentique des années 50), qu'elle accroche jusqu'au 11 avril chez Art Factum*.


Une série récente qu'elle accompagne de la projection de 41 diapositives du temps de son enfance réalisées en Super 8 par sa propre mère. Ainsi que de deux vitrines présentant une sélection d'objets, de photos et de documents appartenant à divers membres de sa famille, de ses parents à ses arrière-grands-parents. Et d'un ouvrage monographique, recensant l'intégralité des éléments de cette exposition, édité chez Triton et mis en page par le studio beyrouthin Safar. « C'est ma manière de m'interroger sur où commence mon identité en remontant le cours de la mémoire familiale », assure la jeune femme, s'exclamant aussitôt : « Mon Dieu que cette exposition est personnelle. Je réalise là à quel point je fais rentrer les spectateurs dans l'intimité de ma vie et de celle de ma famille. » Tout cela diffuse une ambiance nostalgique, relevée d'une pointe de sentiment de solitude et de singularité. Et pourtant, les interrogations de l'artiste ne manquent pas de faire écho chez toute une génération de Libanais qui, comme elle, a grandi entre deux pays, deux rives, deux cultures...

*La Quarantaine, près de Sleep Comfort. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 12h à 19h. Samedi de 14h à 17h. Tél. : 01/443263.

 

Pour mémoire
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