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Moyen Orient et Monde - Analyse/Nucléaire iranien

La Maison-Blanche otage d’Israël, de l’Arabie saoudite et... du Congrès

Après une semaine de tractations diplomatiques, notamment marquées par le discours de Netanyahu au Capitole, où en sont les négociations entre l'Iran et les 5+1 ?

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le roi Salmane d’Arabie saoudite à Diriya. Evan Vucci/Pool/AFP

Vingt-deux jours : c'est le temps qui reste au groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et à l'Iran pour s'entendre sur un règlement politique à propos de l'épineuse question du dossier nucléaire iranien. Selon l'agenda fixé, la finalisation technique de l'accord est espérée pour le 1er juillet, mais les deux parties peuvent décider de repousser une fois de plus la date butoir.

Ce serait toutefois prendre le risque qu'un événement inopportun, ou bien le résultat d'une élection, vienne briser la dynamique actuelle des négociations, que les deux parties finissent par s'essouffler et renoncent, du fait d'une méfiance réciproque, à trouver un terrain d'entente commun. Même si les deux principaux protagonistes, l'Iran et les États-Unis, semblent réellement vouloir parvenir à cet accord dont ils profiteraient tous les deux, les derniers détails à régler pourraient bien devenir une montagne infranchissable. D'autant plus que, cette semaine, un tiers acteur est venu s'inviter dans la partie avec l'unique désir d'être le (petit) grain de sable qui enraye tout le mécanisme : Israël.

Attendu depuis plusieurs semaines, le discours de Benjamin Netanyahu devant le Congrès américain n'a surpris personne. Comme d'habitude, « Bibi » a fait du neuf avec du vieux en répétant, comme il le fait depuis 25 ans, que l'Iran sera bientôt doté de l'arme nucléaire. Devant un « public » acquis à sa cause, qui l'a applaudi pas moins de 40 fois, le Premier ministre israélien a semblé se régaler en distillant tous les éléments de langage qui séduisent l'establishment républicain. Comme lorsqu'il a pointé du doigt la terrible menace que pourrait représenter « l'alliance de l'islam radical et de la bombe atomique ». Tout cela en se gardant bien évidemment de rappeler que l'État hébreu, dont la politique s'est radicalisée sous son mandat, possède, lui, depuis déjà bien longtemps l'arme nucléaire.

L'objectif de M. Netanyahu était clair : convaincre suffisamment de sénateurs pour accroître la pression sur Barack Obama dans la dernière ligne droite des négociations nucléaires. Et obliger ainsi le président américain à utiliser son droit de veto ou, dans le cas extrême, renoncer à trouver un accord avec l'Iran. Malgré l'absence du vice-président Joe Biden du Capitole, et malgré le climat glacial entre les deux gouvernements, le discours de M. Netanyahu semble avoir eu l'effet escompté. Trouvant dans les pays du Golfe, particulièrement l'Arabie saoudite, un allié objectif de choix pour dénoncer la menace iranienne qui pèse sur tout le Moyen-Orient, M. Netanyahu a, une nouvelle fois, pris l'administration Obama en otage, en l'obligeant à tenir un discours plus ferme contre l'Iran afin de faire taire les critiques.

(Lire aussi : « Israël tente désespérément de se trouver une utilité dans la nouvelle stratégie US »)

 

Surenchère
Après avoir passé plusieurs jours à Genève en compagnie de son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, M. Kerry a tenu depuis jeudi plusieurs discours significatifs. À Riyad, il a tenu à rassurer son allié saoudien en précisant que « les États-Unis surveillent de près les actes déstabilisateurs de l'Iran ». Il a ajouté par la suite que les États-Unis demeureront « pleinement engagés » face à l'Iran, « y compris du fait de son soutien au terrorisme ».
Samedi, M. Kerry revenait à la charge en expliquant que la France, connue pour sa fermeté sur le sujet, et les États-Unis partageaient la même analyse sur les négociations nucléaires. Si M. Kerry a sans doute voulu rassurer tout le monde sur les conséquences qu'entraînerait un accord avec l'Iran, il n'empêche qu'il a été contraint, dans une certaine mesure, de céder à la surenchère politique imposée par M. Netanyahu.

Aujourd'hui doublement otage, d'une part de cette alliance paradoxale entre Israël et l'Arabie saoudite, et, d'autre part, de la pression du Congrès, l'administration Obama pourra-t-elle mener à son terme la conclusion d'un accord qui préserve à l'Iran son droit d'exploiter le nucléaire civil, tout en lui interdisant de fabriquer la bombe ? C'est la condition sans laquelle, à l'heure actuelle, tout accord paraît improbable.
Dans un entretien hier à la chaîne CBS, M. Obama a parfaitement bien résumé la situation. « C'est sûr que s'il n'y a pas d'accord, alors nous quitterons la table des négociations », a t-il déclaré, avant d'ajouter : « En même temps, nous arrivons à un point dans ces négociations où ce n'est plus une question de problèmes techniques, mais de volonté politique. »

De son côté, Hassan Rohani sait probablement qu'un nouvel échec dans les négociations risquerait de lui coûter sa place. Autant dire qu'à 22 jours de la fin du premier délai, plus que jamais, le temps est désormais compté...

 

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Vingt-deux jours : c'est le temps qui reste au groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et à l'Iran pour s'entendre sur un règlement politique à propos de l'épineuse question du dossier nucléaire iranien. Selon l'agenda fixé, la finalisation technique de l'accord est espérée pour le 1er juillet, mais les deux parties peuvent décider de repousser une fois...

commentaires (3)

La maison blanche est surtout l'otage de la gestion d'Obama , qui a empilé en un mandat et demi ...les fiascos répétitifs ...en Irak, Syrie, Egypte, Yémen , Iran, Libye , Afrique, l'Ukraine etc... ...faut dire , par honnêteté que la seule prouesse d'Obama c'est d'avoir vendu le dossier africain faisandé à Normal 1er ...! et le dossier bancal de l'Ukrainien à l'UE.....!

M.V.

15 h 24, le 09 mars 2015

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Commentaires (3)

  • La maison blanche est surtout l'otage de la gestion d'Obama , qui a empilé en un mandat et demi ...les fiascos répétitifs ...en Irak, Syrie, Egypte, Yémen , Iran, Libye , Afrique, l'Ukraine etc... ...faut dire , par honnêteté que la seule prouesse d'Obama c'est d'avoir vendu le dossier africain faisandé à Normal 1er ...! et le dossier bancal de l'Ukrainien à l'UE.....!

    M.V.

    15 h 24, le 09 mars 2015

  • IL EST TEMPS QUE LE MONDE ENTIER DÉNONCE CES TROIS PAYS DIABOLIQUES, MALADES ET FANATIQUES PAR LEUR RELIGIONS QUI SONT ISRAEL, L'ARABIE SAOUDITE ET L'IRAN. ILS ONT DÉTRUIT NOTRE PAYS ET VONT DÉTRUIRE LE MONDE ENTIER SI LE POUVOIR RESTE COMME C'EST LE CAS ENTRE LEUR SALES MAINS.

    Gebran Eid

    12 h 28, le 09 mars 2015

  • NIAIS QUI CROIENT LE MASTODONTE EN OTAGE ! LES PRESSIONS DES ANIMAUX DE LA JUNGLE LE FONT DÉVIER DE QUELQUES PAS SOUVENT... MAIS IL VA TOUJOURS À SON BUT... ET MANGE L'HERBE ET LES ARBRES QU'IL S'EST ASSIGNÉ !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 37, le 09 mars 2015

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