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Moyen Orient et Monde - interview

« Avec mon drone, j’ai filmé Notre-Dame, le Sacré-Cœur, les Champs-Élysées et personne ne m’a rien dit »

Une photo prise du drone de Tarek.

Quand Tarek*, un Libanais de 24 ans, a acheté son drone, en avril 2014, il le voyait comme un prolongement de son engouement pour les sports extrêmes.

Ex-champion de ski et propriétaire d'un club de sports nautiques au Liban, il a d'abord utilisé son drone, un DJI Phantom 2 acheté en France à environ 1 000 dollars, pour filmer ses exploits et ceux de ses clients. « J'ai commencé par utiliser le drone pour filmer mes descentes de ski, ou les séances de ski nautique et de wakeboard de mes clients, dans la baie de Jounieh », explique Tarek à L'Orient-Le Jour. « Ensuite, je l'ai utilisé aux États-Unis lors d'un championnat de ski ou encore en Espagne lors d'un entraînement de ski nautique sur un lac à côté de Cordoue », poursuit le jeune homme, qui précise avoir customisé l'appareil avec une caméra GoPro. Doté d'une batterie d'une autonomie de 15 à 20 minutes, le drone peut, d'après Tarek, couvrir une distance d'un kilomètre et atteindre une vitesse de 35 km/h.

Les vidéos obtenues étaient ensuite publiées sur les pages Facebook et le compte Instagram de son club. Puis, Tarek a lancé son drone dans le ciel de l'Allemagne, de la France, de l'Espagne et du Liban. « Avec mon drone, j'ai filmé Notre-Dame de Paris, le Sacré-Cœur, les Champs-Élysées et personne ne m'a rien dit. » Mais tout cela, c'était avant les attentats de début janvier à Paris, notamment contre la rédaction de Charlie Hebdo. Et avant la vague de survols de la capitale française par des drones, ces derniers jours.

« Quand j'ai fait voler mon drone à Paris, on n'entendait pas parler de drones au-dessus de la capitale. Je ne savais pas qu'utiliser un drone ainsi était à ce point prohibé », explique Tarek. Depuis que les drones parisiens font la une de la presse, Tarek ne sort plus le sien. Il précise néanmoins que son appareil est d'un niveau vraiment amateur. « La qualité de l'image est loin d'être optimale », précise-t-il.

Au Liban, Tarek a fait voler son drone à Harissa ou encore au-dessus du centre-ville de Beyrouth. « À Harissa, après l'heure de la fermeture, j'ai dit aux représentants de la sécurité des lieux que je voulais prendre quelques photos et on m'a autorisé à le faire. J'ai fait voler le drone depuis le parking et photographié la Vierge avec la baie de Jounieh en arrière-plan », explique-t-il. « À Beyrouth, précise Tarek, je me suis dit que survoler le centre-ville pourrait poser problème. Alors évidemment, je ne me suis pas posté juste en face de la mosquée al-Amine, mais un peu plus loin. J'ai envoyé le drone, filmé un peu la mosquée, et j'ai décampé », précise-t-il.

Du Liban, en Europe, jusqu'aux États-Unis, Tarek voyage avec son drone dans son sac à dos. « Curieusement, note-t-il, mon drone, qui fait une trentaine de centimètres, passe plus facilement qu'un ordinateur portable aux contrôles de sécurité. On ne m'a jamais demandé de le sortir du sac, je n'ai jamais eu de problème. »

*L'interviewé n'a pas souhaité donner son nom de famille.

 

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