Rechercher
Rechercher

À La Une - conflit

Le chef militaire d'al-Nosra tué en Syrie

Violents combats à Alep, l'opposition veut négocier.

Au moins 22 personnes ont péri jeudi, dont huit totalement brûlés, lorsqu'un hélicoptère a largué un baril explosif sur des personnes rassemblées pour acheter du fioul dans le quartier rebelle de Qadi Askar, dans l'est d'Alep. AFP PHOTO / AMC / ZEIN AL-RIFAI

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a annoncé jeudi la mort de son chef militaire, Abou Houmam al Chami, tué dans une explosion qui visait une réunion de responsables du groupe islamiste dans le nord-ouest de la Syrie.

Selon deux sources proches des insurgés, al-Chami a été tué par une frappe aérienne de la coalition conduite par les Etats-Unis. Le raid visait une réunion de plusieurs dirigeants du Front al-Nosra à Salkine, dans la province d'Idlib, près de la frontière turque, a-t-on précisé de mêmes sources. A Washington, l'état-major de la coalition a cependant affirmé qu'aucun raid aérien n'avait été mené ces dernières vingt-quatre heures dans la province d'Idlib.

Sur Twitter, le Front al-Nosra déclare que le cœur de la nation islamique "saigne à la nouvelle du martyre du commandant Abou Houmam".
"C'est un grand coup porté à al-Nosra. Un coup très fort, très douloureux", a réagi un insurgé qui a requis l'anonymat car le Front a demandé à ses membres de ne pas répondre aux médias.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose de nombreux informateurs sur le terrain, a confirmé la mort d'Al-Chami et d'autres membres du groupe islamiste.

 

Violents combats à Alep
Par ailleurs, de violents combats ont eu lieu jeudi à Alep tandis que le chef de l'opposition syrienne en exil a annoncé pour la première fois qu'il ne mettait plus le départ du président Bachar el-Assad comme condition préalable pour des négociations de paix.

Dans la deuxième ville syrienne, "de violents combats et des bombardements ont opposé jeudi matin le régime et les rebelles dans l'ouest où a eu lieu l'attaque la veille, a affirmé à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
L'explosion mercredi d'une puissante charge souterraine contre le siège des redoutables services de renseignement de l'armée de l'air et les combats qui ont suivi ont fait au total 34 morts dans les deux camps, selon l'OSDH.

Les civils paient aussi un lourd tribu. Au moins 22 d'entre eux ont péri, dont huit totalement brûlés, lorsqu'un hélicoptère a largué un baril explosif sur des personnes rassemblées pour acheter du fioul dans le quartier rebelle de Qadi Askar, dans l'est d'Alep, selon l'ONG.
Des bombardements rebelles contre le secteur gouvernemental avaient coûté la veille la vie à neuf civils, dont deux femmes et trois enfants, notamment dans le quartier de Salaheddine, à l'ouest. C'est dans ce quartier, que l'émissaire de l'Onu, Staffan de Mistura, entend proposer une trêve.

Le régime largue régulièrement des barils d'explosifs sur les régions rebelles faisant des milliers de victimes civils notamment dans la région d'Alep. Ancien poumon économique de la Syrie, la ville est entrée dans le conflit à l'été 2012 et depuis elle est divisée entre zones contrôlées par les rebelles à l'est et celles du régime à l'ouest.

Au moins six étudiants et un enseignant ont été en outre tués et 12 personnes blessées, dont neuf enfants, dans un raid de l'aviation du régime près d'une école dans un village au nord d'Idleb, selon la même source.

(Lire aussi : De Mistura, du forcing à l'impasse)

 

"Nouvelle stratégie"
Pour le régime comme pour l'opposition, ce regain de violence coïncide avec la visite depuis mardi d'une délégation de l'Onu dirigée par Khawla Matar, chef du bureau du médiateur, chargée de préparer la trêve partielle proposée par M. de Mistura.
"La planification de l'attaque a pris beaucoup de temps mais sa réalisation mercredi est un message clair au régime et à de Mistura", a affirmé à l'AFP Samir Nashar, membre de la Coalition de l'opposition.
M. de Mistura propose un gel des combats à Alep permettant l'entrée d'aide humanitaire dans la ville.

Au cours d'une visite à Paris, le chef de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, a créé la surprise en énonçant "une nouvelle stratégie" de lancer "un dialogue avec tous les groupes d'opposition et les personnalités qui veulent établir une nouvelle Syrie".
"Notre but ultime est d'être débarrassés de Bachar el-Assad, mais ce n'est pas une condition préalable au début du processus (de négociations). En revanche, il est nécessaire que ce processus conduise à un nouveau régime et une nouvelle Syrie libre", a-t-il souligné.

La question préalable du départ d'Assad et la volonté de la Coalition de vouloir se présenter comme le seul représentant de l'opposition a bloqué jusqu'à présent tout rappochement entre l'opposition en exil et celle de l'intérieur.
"La déclaration de Khoja est positive", a déclaré à l'AFP à Damas Mounzer Khaddam, porte-parole du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), principale coalition des opposants de l'intérieur.
M. Khaddam a également accueilli favorablement l'absence de conditions préalables aux négociations. "Nous avions tenté à Paris de les convaincre que toute condition préalable n'aide en rien une solution politique en Syrie", a-t-il ajouté faisant allusion à la réunion il y a deux semaines entre des opposants en exil et de l'intérieur qui avait abouti un ébauche de feuille de route.

A Riyad, le secrétaire d'État américain John Kerry a affirmé que le président syrien "avait perdu tout semblant de légitimité (...) et au bout du compte, une combinaison de diplomatie et de pression sera nécessaire pour susciter une transition politique". Selon lui, "une pression militaire sera peut-être nécessaire".

A Moscou, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que "des représentants d'une partie plus large de l'opposition syrienne" devraient participer à une nouvelle rencontre avec des émissaires du régime, prévue "en avril".

 

Grand récit
« Quand je repense à cette fuite, de Syrie en Allemagne, je regrette d'avoir fait ce choix »

Lire aussi
Vers une rupture entre al-Nosra et el-Qaëda ?

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a annoncé jeudi la mort de son chef militaire, Abou Houmam al Chami, tué dans une explosion qui visait une réunion de responsables du groupe islamiste dans le nord-ouest de la Syrie.
Selon deux sources proches des insurgés, al-Chami a été tué par une frappe aérienne de la coalition conduite par les Etats-Unis. Le raid visait une réunion...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut