Décès de nourrissons au Akkar : un état d’urgence médical est envisagé

Le décès dimanche du nourrisson Abdel-Raouf Mounir Haouli, que deux hôpitaux du Akkar avaient refusé de recevoir, « faute de places », suivi du décès mardi, dans des circonstances similaires, de l'enfant Enaam Eid, âgée de six mois, a ouvert les yeux des responsables sur les graves défaillances des établissements hospitaliers du Akkar.
Les autorités judiciaires, sanitaires, populaires et syndicales sont mobilisées depuis dimanche pour améliorer les services médicaux dans cette région démunie du Liban. Les responsables prévoient de décréter un état d'urgence médical dans le Akkar, qui serait renforcé par le contrôle constant et régulier du ministère de la Santé, rapporte notre correspondant Michel Hallak.
Un député du Akkar, Mouïn Merhebi, a d'ailleurs prié hier le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, de « se saisir du dossier de l'hôpital gouvernemental du Akkar ». Il a également demandé au Premier ministre, Tammam Salam, de « recommander au Conseil du développement et de la reconstruction de réhabiliter le bâtiment de l'hôpital ». Le député a révélé que de nombreux habitants du Akkar « sont contraints de se rendre dans des hôpitaux du Liban-Sud ».
Pour ce qui est des enquêtes en cours sur les deux cas de décès, les deux employés du centre hospitalier al-Youssef à Halba, et les deux autres de l'hôpital Rahal du Akkar, qui avaient été arrêtés pour interrogatoire, ont été relâchés hier. Les employés des deux hôpitaux avaient observé séparément deux manifestations devant leur lieu de travail respectif, pour protester contre l'arrestation de leurs collègues.