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Culture - Festival al-Bustan

Khatia, princesse du clavier...

Khatia Buniatishvili, un talent incantatoire. Photo Roland Ragi

Une tornade. Dès qu'elle entre sur scène, sa silhouette, sa démarche, sa force de séduction s'abattent tel un typhon sur les auditeurs. Pour la récidive de sa prestation à l'Auditorium Émile Boustani, Khatia Buniatishvili, princesse du clavier, attendue et généreusement applaudie, a été à la hauteur d'une barre placée déjà très haut.
Taille de guêpe, port royal, cheveux de jais, moulée dans une robe poisson argentée, la pianiste a mis sous la coupe de sa beauté et de son talent un public médusé, tétanisé. En vagues déferlantes, en rêverie vaporeuse, en arpège incandescent, s'est déployé le fastueux et délirant second Concerto pour piano et orchestre de Rachmaninov. Somptueuse fresque sonore en trois mouvements où défilent tourmentes, angoisses, crises existentielles et l'espoir d'un musicien qui a touché le fond de l'abîme. Pour une remontée à la surface purificatrice.
Khatia Buniatishvili, en soliste émérite, donne une version frémissante de sensibilité et de vie. Avec une maestria déconcertante pour une redoutable partition où rien que les extensions des mains sont bravoure pure.
Pour lui donner la réplique, et emboîter le pas au lyrisme échevelé du piano, l'Orchestre des jeunes d'Arménie était sous la direction de Gianluca Marciano. En ouverture ont résonné des pages orchestrales profondément russes avec une Polonaise d'Eugène Onéguine, de Tchaïkovski. On peut se permettre de rêver d'écouter la renversante transcription pour piano de Cziffra-Liszt de cette œuvre virtuose et passionnée sous les doigts de Khatia Buniatishvili...
En deuxième partie, après l'entracte, toujours Tchaïkovski avec la lumineuse suite de La Belle au bois dormant suivie des amours tragiques et dantesques de Francesca da Rimini.
Si l'inspiration du pays de la datcha a touché l'auditoire, avec des fortissimos rageurs et bien marqués et des pianissimos effleurés avec délicatesse, il est évident que le goût impérissable de la soirée c'est la décapante présence et le jeu exceptionnel d'une pianiste au charme envoûtant et au talent incantatoire.

Une tornade. Dès qu'elle entre sur scène, sa silhouette, sa démarche, sa force de séduction s'abattent tel un typhon sur les auditeurs. Pour la récidive de sa prestation à l'Auditorium Émile Boustani, Khatia Buniatishvili, princesse du clavier, attendue et généreusement applaudie, a été à la hauteur d'une barre placée déjà très haut.Taille de guêpe, port royal, cheveux de jais,...

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