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Sport - Jeux olympiques 2016 - Reportage

Le beach-volley, un doux parfum de vacances à Rio

Au Brésil, le vôlei de praia, c'est du sérieux : créé aux États-Unis, ce sport a acquis ses lettres de noblesse sur les sables cariocas.

Lors d’un tournoi qui a attiré les foules le week-end dernier, les meilleurs volleyeurs de plage brésiliens ont écrasé leurs collègues américains à Copacabana. Christophe Simon/AFP

Pieds nus sur le sable chaud de Copacabana, avec le Pain de sucre en toile de fond : il flottera un doux parfum de vacances à Rio lors des épreuves olympiques de beach-volley, en 2016.
Pourtant, au Brésil, le vôlei de praia, c'est du sérieux. Pas question d'utiliser l'appellation américaine. Créé aux États-Unis, ce sport a acquis ses lettres de noblesse sur les plages cariocas. D'ailleurs, histoire de tuer le père pour de bon, les meilleurs volleyeurs de plage brésiliens ont écrasé leurs collègues américains lors d'un tournoi qui a attiré les foules le week-end dernier, dans les gradins installés devant le célèbre Copacabana Palace, sur les lieux du futur stade olympique.
Les deux pays monopolisent les deux tiers des trente médailles distribuées en cinq éditions du tournoi de beach-volley olympique : onze pour le Brésil (deux d'or, six d'argent et trois de bronze) et neuf pour les États-Unis, mais beaucoup plus de titres (six d'or, deux d'argent et une de bronze). À tel point que le Comité olympique brésilien (Cob) a placé ce sport parmi les disciplines « vitales » pour atteindre le grand objectif des JO : figurer dans le top 10 du tableau des médailles. À domicile, le pays organisateur a bien l'intention de faire le plein de breloques sur la plage.

Sa Majesté Pelé de la plage
Tout a commencé en 1996 à Atlanta, où le beach-volley a fait son entrée dans le programme olympique. Jackie Silva et Sandra Pires remportent la première médaille d'or féminine de l'histoire du pays. « Quand j'ai décroché l'or avec Sandra, notre sport a littéralement explosé au Brésil. Moi, j'avais déjà participé aux JO de Los Angeles, en 1984, dans l'équipe nationale de volley en salle, et je n'aurais jamais imaginé que je repartirais pour un tour douze ans plus tard, encore moins sur la plage », avoue Jackie.
Les succès olympiques ont fait pousser comme des champignons les « escolinhas » (petites écoles) qui proposent des cours de volley tout public. Aujourd'hui, il y a des poteaux destinés à recevoir des filets de volley pratiquement tous les 50 mètres le long de la plage. L'une des « escolinhas » les plus emblématiques de Rio a justement été créée en 1996 par Sa Majesté le roi Pelé... mais pas celui du foot, celui de la plage. De son vrai nom Robenildo Quintino Alves, ce Pelé-là a commencé sa carrière dans le monde du volley comme ramasseur de balles.

Une thérapie
Vendeur de boissons sur la plage d'Ipanema depuis l'âge de dix ans, il a décroché son diplôme d'éducation physique à la fac et, de fil en aiguille, a fini par fonder sa propre école de beach-volley. « Le volley a pas mal évolué ces quinze dernières années et chaque médaille olympique contribue à notre reconnaissance », rappelle ce grand gaillard souriant âgé de 48 ans. « Comme c'est un sport de plein air, les gens prennent du plaisir à jouer au bord de la mer. Le volley, c'est comme le foot, on peut y jouer à tout âge. »
Ce n'est pas Renato, jeune retraité de 63 ans, qui dira le contraire. « Ça fait un an que je joue et je sens la différence, ça m'aide à rester en bonne santé. C'est plus qu'un terrain de volley, c'est une salle de gym en plein air », se félicite cet habitant de Copacabana.
Le beach-volley recrute aussi ses adeptes chez des jeunes qui ont fait leurs classes en salle, comme Paula (28 ans), licenciée au club de Flamengo dans son adolescence. « Je joue sur le sable, avec ce paysage magnifique, avec des gens supersympas, et après, je vais faire trempette dans la mer. Une bonne noix de coco pour me rafraîchir et je suis prête pour aller bosser. J'appelle ça la qualité de vie ! », s'enthousiasme la jeune femme.
Dans un pays miné par les inégalités, la plage est un des seuls lieux de rencontre entre classes sociales. « Dans mon projet social, je recevais des gamins qui venaient aussi bien des quartiers chics que de la favela, souligne Jackie Silva. Deux mondes se sont rencontrés. Les gamins qui venaient à la plage en voiture avec chauffeur ont commencé à jouer avec ceux qui prenaient le bus. »

Louis GENOT/AFP

Pieds nus sur le sable chaud de Copacabana, avec le Pain de sucre en toile de fond : il flottera un doux parfum de vacances à Rio lors des épreuves olympiques de beach-volley, en 2016.Pourtant, au Brésil, le vôlei de praia, c'est du sérieux. Pas question d'utiliser l'appellation américaine. Créé aux États-Unis, ce sport a acquis ses lettres de noblesse sur les plages cariocas....

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