Rifaat Eid : Le parti alaouite n'ira pas vers une escalade sur le terrain

Le secrétaire général du Parti arabe démocratique (PAD, alaouite), Rifaat Eid, a assuré dans un entretien au quotidien pan-arabe al-Chark al-Awsat de mercredi que son "parti n'ira pas vers une escalade de la situation sécuritaire", deux jours après l'assassinat de son oncle Badr Eid.

Des éléments armés avaient abattu lundi soir Badr Eid, frère du fondateur du PAD Ali Eid, à Koueikhate dans le Akkar.

Rifaat Eid et son père Ali sont en cavale en Syrie. La justice libanaise a requis contre le premier la peine de mort pour meurtre, terrorisme et incitation aux combats entre Jabal Mohsen (alaouite) et Bab el-Tebbané (sunnite), les deux quartiers rivaux de Tripoli. Son père est lui recherché dans le cadre d'une enquête sur un double attentat qui avait fait 45 morts en août contre deux mosquées sunnites de Tripoli.

Cela ne les a toutefois pas dissuadé d'apparaître lors des funérailles de Badr Eid qui se tenaient dans un village frontalier de la Syrie. Selon plusieurs médias locaux, les funérailles ont eu lieu dans un secteur du village considéré en territoire syrien.

"Aucune partie n'a un intérêt politique à s'engager dans une escalade sur le terrain", a estimé Rifaat Eid, qui confie avoir reçu plusieurs appels téléphonique souhaitant qu'il s'abstienne d'avoir recours à des représailles.

Il a toutefois critiqué certains "alliés" et responsables du parti qui lui auraient demandé de quitter la ville de Tripoli, en raison des poursuites judiciaires dont il est l'objet. "Tous les accords politiques se font à nos dépens, et au prix de notre sang, car nous sommes le maillon le plus faible, mais je ne souhaite embarrasser personne", a précisé le leader alaouite.

Interrogé sur les mandats lancés à son encontre, Rifaat Eid a affirmé qu'"il n'y a pas de mandats à vie. Tout le monde sait où je me trouve. Tous les mandats à l'encontre de figures politiques n'ont jamais abouti à quoi que ce soit".