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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Devant le Congrès US, Netanyahu dénonce l’accord nucléaire avec l’Iran

Obama estime que le discours du Premier ministre israélien n'offre aucune alternative au règlement diplomatique avec Téhéran.

Le discours hier de Benjamin Netanyahu au Congrès américain. Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a donné hier un discours historique au Capitole, en forme de défi au président américain, au moment même où Washington et Téhéran négocient en Suisse pour trouver d'ici à fin mars un règlement définitif censé encadrer le programme nucléaire iranien. « Un accord avec l'Iran ne l'empêchera pas de produire des bombes atomiques. Il est même presque certain que l'Iran produirait ces armes nucléaires, beaucoup d'entre elles », a ainsi affirmé M. Netanyahu. « Vous voyez mes amis, cet accord offre deux concessions majeures », a-t-il dénoncé, en référence au texte définitif que les grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) s'efforcent de forger avec Téhéran avant le 31 mars.
Dans cette solution diplomatique, que souhaite ardemment le président Obama, « la première (concession) est de laisser l'Iran avec un vaste programme nucléaire. La seconde est de lever les restrictions sur ce programme dans environ dix ans, a ajouté Benjamin Netanyahu. C'est pour cela que cet accord est si mauvais : il n'entrave pas le chemin qui mène l'Iran à la bombe. Il ouvre cette voie qui conduit l'Iran à la bombe », a argumenté le dirigeant israélien qui s'était déclaré « en mission historique » à Washington contre le scénario d'une République islamique puissance atomique militaire.
En campagne pour des législatives le 17 mars, le Premier ministre a aussi fustigé le régime iranien chiite, « une grande menace pour Israël mais aussi pour la paix du monde entier ».
Au fil de son discours solennel de 40 minutes, le troisième après ceux de 1996 et 2011, M. Netanyahu a été ovationné par des élus républicains et démocrates du Congrès. Mais une cinquantaine de démocrates l'ont boycotté.

 

(Pour mémoire : Entre Obama et Netanyahu, rien ne va plus)

 

Netanyahu « n'apporte rien de nouveau »
De son côté, le président Obama, qui a des relations exécrables avec M. Netanyahu et avait exclu de le rencontrer, a jugé que son discours n'apportait « rien de nouveau » et n'offrait aucune « alternative viable ». « Nous n'avons pas encore d'accord », a ajouté M. Obama depuis le bureau Ovale. « Mais si nous réussissons, ce sera le meilleur accord possible avec l'Iran pour empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire. »
Le Premier ministre israélien espère que le Congrès, contrôlé par les républicains, votera de nouvelles sanctions à l'encontre de Téhéran. Ce à quoi la Maison-Blanche est farouchement opposée, de peur que les négociations internationales qui se déroulent depuis un an et demi ne volent en éclats.
Le voyage de M. Netanyahu aux États-Unis a jeté un très sérieux coup de froid entre les alliés américain et israélien, aux relations déjà tendues depuis des mois.
Il s'est fait à l'invitation du président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, dans le dos de l'administration démocrate et a provoqué la colère de la Maison-Blanche.
En signe d'apaisement devant le Congrès, M. Netanyahu a toutefois remercié le président Obama pour son soutien à Israël et a une nouvelle fois vanté l'alliance indéfectible entre les deux pays.

Kerry et Zarif à Genève
Réagissant au discours de Bibi, l'Iran a accusé le Premier ministre israélien d'avoir recours à des « mensonges continus, devenus répétitifs et ennuyeux ». Le discours de M. Netanyahu « est un signe de faiblesse et de l'isolement extrême des radicaux, même au sein de ceux qui soutiennent » Israël, a estimé la porte-parole de la diplomatie Marzieh Afkham.
Simultanément à Montreux, en Suisse, les chefs des diplomaties américaine et iranienne, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, ont enchaîné les sessions de négociations. Ils doivent continuer jusqu'à aujourd'hui.
Malgré le mutisme sur la teneur des tractations, le ministre iranien a toutefois dénoncé des propos « inacceptables » du président Obama, tenus lundi auprès de l'agence Reuters, où il avait lié un accord nucléaire avec l'Iran au gel de son programme pendant plus de dix ans.
De son côté, en allusion à M. Netanyahu, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a mis en garde contre ceux qui répandent « l'inquiétude » sur l'accord en préparation, jugeant que l'on « approchait » d'un résultat.
Les négociations entre le 5+1 et l'Iran se font sous l'égide de l'UE.
Elles doivent déboucher sur un règlement politique d'ici au 31 mars, puis à un texte technique complet d'ici au 30 juin/1er juillet, garantissant la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales. L'Iran a toujours démenti qu'il cherchait à acquérir la bombe atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a donné hier un discours historique au Capitole, en forme de défi au président américain, au moment même où Washington et Téhéran négocient en Suisse pour trouver d'ici à fin mars un règlement définitif censé encadrer le programme nucléaire iranien. « Un accord avec l'Iran ne l'empêchera pas de produire des bombes atomiques. Il...

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