La Fédération libanaise de football a finalement décidé de faire jouer la douzième journée de championnat, prévue initialement juste après la trêve hivernale début janvier et qui a dû être reportée en raison des intempéries qui avaient rendu les terrains impraticables.
La rencontre débutait sous les meilleurs auspices pour la formation sudiste, dont l'attaquant Jad Zein profitait d'une bourde monumentale commise par le défenseur Hussein Dakik pour ouvrir la marque dès la 24e minute de jeu. Voulant jouer au plus fin aux abords de sa propre surface de réparation, le défenseur du Tadamon perdait le ballon sous la pression de Zein qui s'en emparait et ajustait le gardien Maatouk d'un tir puissant qui faisait mouche.
Heureusement pour lui, Dakik se rattrapait dix minutes plus tard en inscrivant le but d'égalisation sur une belle remise de la tête de Abbas Kanaan.
Le sort de la rencontre se jouait cependant à la pause... Le milieu de terrain du Tadamon, Bilal Hajo, qui avait déjà hérité d'un carton jaune durant la première mi-temps à la suite d'une altercation avec le meneur tunisien adverse Ihab Massakini, récidivait en frappant ce même Massakini avec son brassard de capitaine alors que les joueurs se dirigeaient aux vestiaires. Le geste inconsidéré et totalement irresponsable de Hajo handicapait lourdement son équipe puisqu'il n'échappait pas au quatrième arbitre de la rencontre, Mohammad Rammal, qui en rapportait immédiatement les faits au referee principal Jamil Ramadan. Ce dernier n'hésitait pas à infliger à Hajo un deuxième carton jaune, synonyme d'expulsion.
Les attaquants verts toujours muets
Réduits à dix, les locaux ne pouvaient tenir la distance avec les leaders du classement général qui inscrivaient le plus logiquement du monde le but de la victoire à la 74e minute de jeu par leur joueur ougandais Egoma, sur une passe de Massakini. Le Tunisien, principal artisan de l'exclusion de Hajo, et auteur donc d'une passe décisive, était décidément l'homme providentiel de son équipe.
Avec trois unités de plus, le Ahed creusait un écart de six points avec son dauphin Ansar, qui avait pourtant l'occasion de combler la moitié de son retard à condition de remporter le lendemain à Bhamdoun son match face au Akhaa Ahly Aley.
Une rencontre a priori facile contre la lanterne rouge du classement, mais que les Verts trouvaient moyen de perdre (0-1), sur un but du Brésilien Igor da Zouza qui ne laissait aucune chance au gardien d'Ansar.
À l'image de son match raté (et perdu) la semaine dernière contre Ghazieh, la formation beyrouthine a rendu ce week-end également une copie fade, indigne d'une équipe qui vise le titre. Pire encore, ses attaquants sont restés muets pour la deuxième semaine consécutive, soit 180 minutes sans marquer le moindre but, contre des équipes qui végètent pourtant dans la seconde moitié du tableau.
Quand on regarde le programme qui les attend désormais, on se dit que les Verts ont déjà mangé leur pain blanc et que le titre n'est plus qu'une lointaine utopie. En effet, rien que du lourd attend lors des prochaines semaines les joueurs d'Ansar qui devront en découdre avec le Ahed, Nejmeh (excusez du peu), Tripoli SC, Safa et le Chabab al-Sahel.
Ce dernier est allé tenir en échec le Nabi Chit sur son terrain de la Békaa dans un match sans buts et sans suspense, tout comme le Safa qui a partagé les points à l'issue d'un match nul et vierge contre les Chabab de Ghazieh dans leur antre à Kfar-Joz.
Safa limoge ses joueurs étrangers
C'est le sixième match nul concédé cette saison par le Safa, dont la direction, mécontente du rendement de l'équipe, a décidé de résilier le contrat des trois joueurs étrangers que le club avait pourtant engagés il y a à peine un mois lors du mercato hivernal, les Néerlandais Ahmad Kazem et Ericsson Michael Danso, ainsi que le Brésilien Di Oliveira Sierra.
L'air du Safa n'inspire décidément pas les étrangers puisque déjà les prédécesseurs de ce trio, les Syriens Taha Diab, Abderrahmane Akkari et le Congolais Bazofila avaient été priés de plier bagage il y a quelques semaine pour insuffisance de résultats.
Le secrétaire général du club, Haïtham Chaabane, a confié qu'il préférait faire confiance aux joueurs locaux qui ont démontré lors des dernières rencontres qu'ils savaient se plier sans rechigner aux directives du nouvel entraîneur, et qui ont surtout fait preuve, par leur rendement, de leur attachement au club.
Le geste de Chaabane est finalement plus médiatique qu'autre chose, sans compter que c'est surtout une superbe opération financière puisqu'elle permet au club d'économiser sur les salaires et autres bénéfices dont profitent les joueurs étrangers, sachant que son équipe, déjà éliminée de la Coupe du Liban dès les huitièmes de finale, stagne actuellement dans le ventre mou du championnat et ne peut plus donc viser le moindre titre cette saison quoi qu'il advienne...
Le Nejmeh, qui ne pouvait logiquement laisser passer une telle aubaine de dépasser Ansar, est effectivement devenu le nouveau dauphin du Ahed en étrillant le Racing de Beyrouth (3-0), une équipe qui n'en finit pas de dégringoler au classement général provisoire. À l'issue de cette journée, le Racing cumule seulement treize points à son compteur, à égalité avec Akhaa Ahly Aley et Tadamon Tyr, mais il est devancé par ces deux équipes qui bénéficient d'une meilleure différence de buts et occupe donc désormais la dernière place du classement.
Enfin, le Salam Zghorta s'est imposé à la surprise générale dans le derby du Nord face au Tripoli Sporting Club, au cours de la rencontre qui a opposé les deux formations au stade de Mourdachiyé, fief du Salam. L'unique but de la rencontre est l'œuvre de l'inévitable Abou-Bakr al-Mall, qui a réussi à tromper la vigilance du gardien de Zghorta à peine trois minutes après la reprise.
Avec seize points, le Salam voit s'éloigner un peu la zone de relégation et peut souffler un peu, à une semaine d'une rencontre difficile face au Safa.
commentaires (0)
Commenter