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Économie - Politique économique

Grèce : vers un troisième plan d’aide ?

Alors que plusieurs sources institutionnelles au sein de la zone euro ont fait état de discussions sur un nouveau plan d'aide à la Grèce, l'Eurogroupe continue de démentir et de presser pour conclure le programme en cours.

Même si la Grèce préférerait une « ligne de crédit » assortie de conditions plus légères, l’idée d’un troisième plan d’aide a refait surface ces derniers jours. Archives/Reuters

La probabilité d'un troisième plan d'aide pour la Grèce a refait surface ces derniers jours, même si les Européens insistent sur la priorité du moment : trouver un accord avec Athènes pour terminer le programme en cours et débloquer 7 milliards d'euros dont le pays a un besoin urgent.
Certes, l'idée d'un troisième plan d'aide n'est pas nouvelle. Athènes a déjà bénéficié depuis 2010 de deux programmes d'un montant total de 240 milliards d'euros, mais il paraît impossible que le pays soit en mesure de retourner se financer sur les marchés d'ici à quelques mois.
Même si la Grèce préférerait une « ligne de crédit » assortie de conditions plus légères, l'idée d'un troisième plan a refait surface ces derniers jours, et les montants évoqués sont de plus en plus élevés. Alors que l'an dernier encore la somme de 10 milliards d'euros était souvent citée, le journal allemand Rheinische Post évoquait la semaine dernière le chiffre de 20 milliards d'euros, en s'appuyant sur des sources à Berlin. Lundi, c'est le ministre espagnol des Finances, Luis de Guindos, qui a assuré que des évaluations étaient en cours sur un éventuel programme, et son entourage a évalué le montant de cette aide entre 30 et 50 milliards d'euros.
Le vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis, a lui aussi évoqué un troisième plan d'aide lundi dans une interview à Bloomberg. « La Grèce aura peut-être besoin d'un nouvel arrangement après l'expiration de ce programme », a-t-il dit, jugeant que la possibilité de se contenter d'une ligne de crédit était aujourd'hui « moins probable » en raison « de l'instabilité financière ».
Les conclusions de la réunion des ministres européens des Finances, le 20 février, rappelaient d'ailleurs expressément l'engagement des partenaires européens d'Athènes à soutenir la Grèce jusqu'à ce qu'elle regagne pleinement l'accès aux marchés. Mais à Bruxelles, on se garde de brûler les étapes. Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront lundi, « ne sont pas en train de discuter d'un troisième plan d'aide », a assuré à l'AFP Simone Boitelle, la porte-parole du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijssebloem.

Priorité au programme en cours
Interrogée hier, une porte-parole de la Commission européenne, Annika Breidthardt, a elle aussi temporisé. « Toute discussion sur un arrangement concernant la suite est prématurée », a-t-elle dit, rappelant que la priorité était de conclure le programme en cours, qui vient d'être prolongé de quatre mois.
Les institutions partenaires de la Grèce attendent avril avant de verser les quelque 7 milliards d'euros toujours dus au pays dans le cadre du programme actuel, afin de pouvoir juger de l'avancée des réformes promises par le gouvernement d'Alexis Tsipras. Or, la Grèce doit trouver une solution pour rembourser quelque 1,5 milliard d'euros qu'elle doit au Fonds monétaire international en mars, ainsi que 6,7 milliards d'euros dus à la Banque centrale européenne cet été.
« Le débat porte désormais beaucoup plus sur la question des besoins en liquidités de très court terme, pour l'année 2015 », analyse Olivier Garnier, économiste en chef de Société générale. Cette question « a été un peu négligée par Syriza », le parti de gauche radicale dirigé par Alexis Tsipras, selon cet analyste, car il « pensait être en position de force en raison de l'excédent primaire du pays », et parce que la perspective d'un Grexit, une sortie de la Grèce de la zone euro, « faisait peur ». Mais « Syriza a réalisé qu'agiter le spectre du Grexit fait sortir les capitaux et renforce le besoin de liquidités », explique-t-il.
Et la Grèce s'oriente vers un objectif d'excédent primaire de 1,5 % du PIB pour les prochaines années au lieu de 3 % prévu en 2015 et de 4,5 % en 2016 et 2017, soit plusieurs milliards d'euros en moins pour le budget. Sans compter que l'État grec n'encaissera pas toutes les recettes de privatisations prévues.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a promis hier qu'il présenterait lundi à ses homologues des propositions de réformes pour débloquer rapidement l'aide attendue. M. Dijsselbloem a fait miroiter un possible premier versement dès mars, en cas de « progrès ».
En attendant, une bonne nouvelle est tombée pour la Grèce mardi : la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a promis d'investir un montant « significatif » dans le pays d'ici à 2020 pour l'aider à relancer la croissance.
(Source : AFP)

La probabilité d'un troisième plan d'aide pour la Grèce a refait surface ces derniers jours, même si les Européens insistent sur la priorité du moment : trouver un accord avec Athènes pour terminer le programme en cours et débloquer 7 milliards d'euros dont le pays a un besoin urgent.Certes, l'idée d'un troisième plan d'aide n'est pas nouvelle. Athènes a déjà bénéficié depuis...

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