Les lecteurs ont voix au chapitre

Rien ne va

Plus rien ne va, si l'on veut vivre comme un homme ayant des droits, dans un pays où la pluie elle aussi réfléchit à deux fois avant de tomber. Du Casino du Liban au port de Beyrouth, au nom du trafic d'influence, la loi du plus fort va trancher tout litige. Et tant pis si le pays n'a pas de président de la République. On pourra toujours discuter du sexe des anges tout en essayant de se partager ce qui reste du gâteau. Même les scandales dénoncés par le ministre Bou Faour sont devenus des petits feuilletons télévisés ennuyeux. On se dit alors : tant pis, on doit accepter de manger sale. Et que dire de l'application de la loi sur les loyers où chaque partie concernée est devenue elle-même avocat et juge pour trancher à sa façon tout litige. Si vous avez désormais besoin de changer d'air, attention aux tirs de joie pour cause de discours prononcé par un leader, ou éviter d'assister à un anniversaire d'une célébrité car les balles risquent de tomber sur vos têtes. Il faut déplorer les crimes commis en état d'ébriété dans nos boîtes de nuit, quand certaines personnes tirent sur les gens. Enfin, si des efforts ont été déployés par certains comités pour défendre les droits des domestiques ou les droits des Syriens, l'on se demande quand de vrais syndicats propres, honnêtes défendront les droits des Libanais... Choquant et triste.

Antoine SABBAGHA

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Charlie, touche pas au sacré !

Oui, tu m'as choqué avec ta dernière édition où l'on voit une meute de chiens en furie et parmi eux le pape François. Pourquoi t'obstines-tu à te moquer de certains symboles religieux, sachant que c'est humiliant et offensant pour une large partie de l'opinion dans le monde. Toi, qui es courageux, oserais-tu ajouter à ces chiens un Netanyahu, par exemple? Je doute fort que tu puisses le faire. Selon un dicton, la liberté d'une personne s'arrête au seuil de la liberté des autres. Don't walk the line, comme disent les Américains, sinon tu risquerais de t'attirer des réactions sanglantes, à éviter à tout prix et que d'ailleurs tout le monde condamne.

Christian MATHIEU

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Certitudes

Les bonnes nouvelles dans ce pays nous viennent de deux sources : de l'armée, valeureuse institution dont le courage n'est plus à prouver, et de notre jeunesse à l'assaut du savoir et de la créativité, qui se débat malgré des horizons bloqués.
Deux pôles qui nous offrent toutes les certitudes, là où les politiques, eux, dans leurs tergiversations, nous maintiennent dans l'incertitude.
Si nous soutenons tous ces deux forces vives en leur donnant les moyens de s'affirmer, le cœur de ce pays continuera à battre, malgré le marasme dans lequel on nous a plongés.

Dolly TALHAMÉ