Syrie: enlevé par l'EI, un soldat turc accusé d'avoir terni l'image de l'armée

L'armée turque a engagé une procédure disciplinaire contre un soldat enlevé par des jihadistes lors d'une opération à la frontière avec la Syrie, qu'elle accuse d'avoir terni sa réputation en ne résistant pas à ses ravisseurs, a rapporté lundi le journal Milliyet.

Sous-officier, Özgür Örs avait mystérieusement disparu plusieurs jours lors d'une opération anticontrebande menée par l'armée turque en janvier dernier. Les médias turcs avaient alors affirmé qu'il avait été enlevé par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Quelques jours plus tard, le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu avait annoncé fièrement que le soldat avait été "ramené au pays" lors d'une opération menée par les services de renseignements (MIT), sans autre détail.

Dans son édition de lundi, le quotidien Milliyet a affirmé que l'état-major avait ouvert une enquête disciplinaire contre ce militaire.
"Dans l'incident au cours duquel vous avez été retenu sans avoir résisté par des éléments de l'organisation terroriste, vous avez porté ombrage au prestige de l'Etat turc et des forces armées", lui reprochent ses supérieurs dans une lettre publiée par le journal.
Selon Milliyet, le sous-officier est convoqué devant une instance disciplinaire où il risque la radiation pure et simple.

L'EI contrôle plusieurs secteurs le long de la longue frontière (900 km) entre la Turquie et la Syrie, en proie depuis 2011 à une guerre civile.