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Diaspora - Interview

Jorge Serio veut œuvrer à l’unité de tous ses compatriotes

Le nouveau président du prestigieux Centro Libanés de México veut réaliser de nouveaux projets dans la continuité.

Jorge Serio interviewé par Rosarita Tawil dans son bureau à Mexico City.

Le 15 janvier 2015, Jorge Antonio Serio Canaan a pris la tête du célèbre « Centro Libanés de México City » (Centre libanais de Mexico), vitrine des clubs libanais au Mexique et dans le monde. Jorge Serio (ou « Mkech », comme aiment à l'appeler avec malice ses nombreux amis, de son nom de famille libanaise) a entamé un mandat d'un an à la tête de cette respectueuse institution, modèle de puissance dans l'unité. Un centre qui dispose de deux grands espaces, le Centre Hermés, au cœur de la ville, et le Centre Alfredo Atala, plus récent, dans la périphérie. En marge de la visite du ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil, du 21 au 24 février, il a accordé à L'Orient-Le Jour une interview exclusive.

Pour commencer, parlez-nous de vous-même.
J'ai une formation de comptable. Je possède une fabrique de textile et je travaille également dans la construction de logements. Je suis membre du Centro Libanés depuis 1962, quand je n'avais que neuf ans. J'ai beaucoup d'affection pour le club car c'est ici que j'ai rencontré tous mes amis. J'y ai rencontré aussi mon épouse Jalilé : nous sommes mariés depuis 37 ans, nous avons trois enfants tous mariés, avec quatre petits-enfants et très bientôt cinq. Une de mes grand-mères est de la famille Makhlouf, de Bqaakafra, de la même famille que saint Charbel. Jalilé est de la famille Salomon, installée à Mérida, son papa est aussi originaire du Liban, de la localité de Ebl es-Saqi. J'ai travaillé pendant plus de dix ans dans différents conseils et comités, et maintenant je suis le président du Centro Libanés.

Quelle est votre mission en tant que président du Centro Libanés ?
Ma mission est d'unir encore davantage mes compatriotes d'origine libanaise, qu'ils retournent au club. Il y en a beaucoup qui ont cessé de le fréquenter car ils habitent loin et que le trafic est difficile dans la ville de Mexico. Je veux aussi transmettre les coutumes libanaises à tous les membres du club, celles en relation avec notre cuisine, nos danses et nos fêtes, celles que nos grands-parents nous ont transmises. Je tiens à signaler aussi que plus ou moins la moitié de nos membres ne sont pas d'origine libanaise.

Quels sont les projets actuels ?
Nous travaillons sur la construction d'un grand parc de stationnement, en face du centre, d'une capacité de 400 voitures. Cet ouvrage de six étages, trois souterrains et trois en hauteur, est très grand, sa réalisation durera un an. Notre centre est en plein développement, et il n'y a plus de places pour le stationnement dans l'étage du bas. C'est pour cela que nous avons acheté le terrain en face. Nous devons aussi poursuivre l'entretien du bâtiment du club. Nous avons aussi divers projets culturels, dont une nouvelle troupe de dabké qui donne aussi des cours. Nous préparons par ailleurs le voyage annuel du Club au Liban, qui aura lieu au mois d'octobre. Tout cela est repris dans notre revue trimestrielle ainsi que sur notre site Internet www.centrolibanes.org.mx.

Y a-t-il une coordination entre les divers centres libanais ?
Le Centro Libanés de México City fait office de vitrine pour les autres clubs libanais qui se trouvent à Puebla, Mérida, Guadalajara, Monterrey, Veracruz, Chihuacan, Pachuca, Toluca. Quelques-uns sont situés dans des maisons où les Libano-Mexicains se réunissent. Il faut savoir que des Libanais vivent dans tous les coins du Mexique. Nos estimations sont de l'ordre de 600 000, dont la moitié vit dans la capitale.

Quels sentiments vous lient au Liban ?
Malgré mon engagement en faveur de mon pays d'origine, je ne le connais pas encore. Cela peut paraître étonnant, presque tous les membres de ma famille connaissent le Liban. Pour ma part, en raison de mes occupations professionnelles et familiales, je n'ai pas encore pu m'y rendre. J'avais, entre autres, les mariages de mes enfants. J'ai fait une fois toutes les réservations, mais mon départ a été annulé en raison du décès de ma mère. Cette année, c'est promis, je me rends au Liban, et ce sera très probablement pour participer à la convention organisée du 21 au 23 mai par le ministère des Affaires étrangère.

Quel impact a eu l'actuelle visite du ministre Gebran Bassil au Mexique ?
Le Mexique et le Liban, qui sont deux pays frères, vont se rapprocher encore plus. Nous aspirons à davantage de relations économiques, d'échanges de marchandises et de touristes, dont les jeunes d'origine libanaise pour y apprendre l'arabe. Certains de nos jeunes commencent à apprendre l'arabe ici au centre ou dans les universités, mais ils gagneraient à poursuivre cet apprentissage au Liban.

Il a été aussi question d'une école libanaise.
Le projet d'une école libanaise qui a été évoqué, nous y pensons depuis plusieurs années, comme une institution affiliée à notre centre. Depuis que la proposition a été faite par l'ancien président du club, Nagib Chamlati, nous en parlons à chaque visite de Carlos Slim – l'un des hommes les plus riches de la planète. La communauté est sur le point d'acheter un terrain afin d'y bâtir cette école.

Le 15 janvier 2015, Jorge Antonio Serio Canaan a pris la tête du célèbre « Centro Libanés de México City » (Centre libanais de Mexico), vitrine des clubs libanais au Mexique et dans le monde. Jorge Serio (ou « Mkech », comme aiment à l'appeler avec malice ses nombreux amis, de son nom de famille libanaise) a entamé un mandat d'un an à la tête de cette respectueuse institution,...