Irak: 11 membres des forces de sécurité tués dans un attentat au camion piégé

Au moins 11 membres des forces de sécurité irakiennes ont péri samedi dans un attentat suicide au camion piégé au sud de la ville de Tikrit, contrôlée par les jihadistes et contre laquelle un assaut pourrait avoir lieu prochainement, a rapporté l'armée.

"Trois kamikazes conduisant des camions-citernes ont foncé sur un rassemblement de membres des forces de sécurité à un barrage", a expliqué un lieutenant-colonel à l'AFP.
"Les forces de sécurité ont ouvert le feu, sont parvenues à stopper deux véhicules mais le troisième s'est approché du groupe et (le kamikaze) s'est fait exploser", a-t-il poursuivi.

L'attaque s'est déroulée près de Sur Shnas, un site archéologique sur les rives du Tigre, entre Samarra et Tikrit, les deux grandes villes de la province de Salaheddine, au nord de Bagdad.
Des combats ont suivi, a ajouté le lieutenant-colonel, et "les forces de sécurité ont achevé avec succès les préparatifs pour encercler Ad-Dawr", une ville située au sud de Tikrit, également contrôlée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Une source médicale à Samarra a confirmé le bilan de 11 morts dans ces violences.

Une vaste opération impliquant les forces armées et des combattants volontaires se prépare pour reprendre Tikrit, un des plus importants bastions de l'EI dans le pays, a affirmé le lieutenant-colonel.
Plusieurs tentatives des forces gouvernementales pour reprendre cette ville, fief de l'ex-dictateur Saddam Hussein, ont échoué depuis sa conquête par l'EI en juin.
"Nous appelons la population de Tikrit à quitter la ville dans les prochaines 48 heures", a réclamé Hadi al-Ameri, le chef des volontaires.
Il a assuré que l'offensive sur Tikrit interviendrait pour "venger Speicher", en référence à une base militaire près de Tikrit où plusieurs centaines de nouvelles recrues de l'armée, principalement des chiites, avaient été kidnappés puis exécutés par l'EI au début de leur offensive fulgurante dans le pays il y a neuf mois.

Les milices chiites ont promis à de nombreuses reprises des représailles aux exécutions de Speicher, faisant craindre des massacres contre les sunnites si Tikrit était reconquise.
Hadi al-Ameri dirige la milice Badr, l'une des plus puissantes en Irak, et est connu pour son influence auprès du ministre de l'Intérieur, Mohammed Al-Ghabbane.

Plus au sud, à Balad Ruz dans la province de Diyala, que la milice Badr a contribué à reconquérir en janvier, cinq personnes ont été tuées et 15 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée et d'un engin explosif, selon un responsable local.