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Culture - Théâtre

Yara Bou Nassar a-t-elle retrouvé sa ville ?

« Collecting Home : Stories of Cities with Missing Walls » est une performance scénique et musicale qui se déroule au Monnot* où Yara Bou Nassar prend à témoin le public et s'interroge sur ses rapports avec la ville de Beyrouth.

Yara Bou Nassar écrit, dirige et joue. Photo Nasser Traboulsi

Sur fond noir et vide, éclairé par une raie de lumière, Yara Bou Nassar s'avance la valise à la main, la mémoire dans la poche. Elle semble un peu perdue, hésitante. C'est qu'elle vient de quitter sa ville natale pour d'autres destinations. Au fur et à mesure que les minutes s'égrènent, la comédienne tend une corde sur laquelle elle accroche des souvenirs des villes qu'elle a visitées. La musique de Paed Conca qui l'accompagne dans ce périple se fait à certains instants plus insistante et à d'autres plus sourde, plus grave.
Yara Bou Nassar se tient debout devant l'audience de la salle Monnot, elle raconte ces villes. Se raconte. Ce sont des lieux fictifs qu'elle sort de sa mémoire et des objets bizarres qu'elle a glanés et répertoriés à chaque fois. Un sac de nylon transparent pour retenir des frontières, une carte postale, une radio qui répète inlassablement les mêmes mots, les mêmes chansons peut-être, des chaussures...
Les spectateurs sont accrochés à ses lèvres. Un peu perplexes, semble-t-il. Il faut dire que la comédienne va à tâtons, en pesant ses mots. Où va-t-elle? Où emmène-t-elle son public?
Dans cette prestation poétique, où les sons et harmonies du musicien suisse-allemand sont un caractère en soi, il n'y a plus de murs. Plus de séparateurs dans la bulle temps, ni dans celle de l'espace. Les spectateurs sont dès la première minute embarqués dans ce voyage vers une destination inconnue.
Yara Bou Nassar a voulu brosser à travers tous ces portraits de villes celui d'une cité qui n'a plus d'identité parce que ses habitants ne se reconnaissent plus en elle. Si le concept est intéressant et l'image très poétique, on décroche pourtant et l'esprit divague. Serait-ce à cause des idées un peu confuses reproduites sur scène par l'actrice, ou simplement parce que Yara Bou Nassar voulait sciemment nous entraîner dans cet espace aux repères aléatoires et projeter au citoyen beyrouthin l'incertitude dans laquelle il vit ?

C. K.

*Ce soir et demain dimanche, ainsi que les mercredi 4, jeudi 5, vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 mars dans la petite salle du Monnot, à 19 heures.

Sur fond noir et vide, éclairé par une raie de lumière, Yara Bou Nassar s'avance la valise à la main, la mémoire dans la poche. Elle semble un peu perdue, hésitante. C'est qu'elle vient de quitter sa ville natale pour d'autres destinations. Au fur et à mesure que les minutes s'égrènent, la comédienne tend une corde sur laquelle elle accroche des souvenirs des villes qu'elle a visitées....

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