L'opposition syrienne en exil et de l'intérieur s'entend sur une feuille de route

Les principales formations de l'opposition syrienne de l'intérieur et en exil ont annoncé vendredi être parvenues pour la première fois à un accord sur l'ébauche d'une feuille de route pour mettre fin au conflit qui entrera le mois prochain dans sa cinquième année.

Le document a été établi durant une rencontre cette semaine à Paris entre des représentants de la Coalition nationale syrienne en exil et du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), principal regroupement de l'intérieur, toléré par le régime.

"C'est la première fois que nous aboutissons à un accord entre la Coalition et le CCND", a affirmé à l'AFP Khalaf Dahowd, membre du bureau exécutif du CCND, qui doit se réunir samedi à Damas pour discuter du texte.

"Si nous trouvons que l'accord est compatible avec la politique du CCND, nous l'approuverons. La majeure partie de l'opposition est aujourd'hui convaincue qu'il n'existe qu'une option politique et nous allons essayer de sauver ce qui reste du pays", a expliqué à l'AFP Mounzer Khaddam, le porte-parole l'opposition intérieure.

M. Dahowd a précisé que la rencontre à Paris du 22 au 24 février s'était déroulée sans interférence internationale. "Ce fut une rencontre syro-syrienne, sans l'implication de puissances étrangères, et cela s'est très bien passé", a-t-il souligné.

Selon lui, le CCND et la Coalition se sont mis d'accord sur un projet basé sur les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, du communiqué du Groupe d'action pour la Syrie rédigé à Genève le 30 juin 2012 et de documents présentés par les deux parties.

La feuille de route "spécifie que le premier objectif des négociations avec le régime d'Assad est d'établir un système pluraliste, démocratique et civil qui assure des droits et des devoirs égaux à tous les Syriens", a affirmé la Coalition dans un communiqué. Elle insiste sur la "nécessité d'un consensus régional et international pour faire aboutir les négociations".

Pour sa part, M. Khaddam a assuré qu'il espérait que "les diverses fractions de l'opposition syrienne aboutiront à une vision unifiée car c'est une demande régionale et internationale".

L'avenir de Bachar el-Assad dans une solution politique divise ces deux blocs de l'opposition. Si la Coalition veut son départ pur et simple, le CCND a une position plus souple. "Le régime fait partie de la solution puisqu'il fait partie du problème. Lors des négociations (avec le régime) nous pourrons discuter non seulement des problèmes de la présidence, mais aussi d'autres dossiers. Tout est ouvert et celui qui fixe des conditions préalables ne veut pas de solutions", a déclaré M. Khaddam.

Washington s'est félicité de la réunion de Paris. "Les efforts reflètent la volonté de l'opposition modérée d'aboutir, à travers un processus négocié basé sur le communiqué de Genève, à une Syrie démocratique, pluraliste et unifiée qui respecte l'Etat de droit et les droits des citoyens", a affirmé jeudi la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki.