Rechercher
Rechercher

Liban - Archéologie

Une salle pour les sacrifices rituels au cœur de Saïda

Une chambre de culte datant du bronze récent a été découverte en l'état sur le site de l'ancienne école américaine de Saïda, où les travaux de construction du musée archéologique, financés par le Fonds koweïtien pour le développement économique, ont déjà commencé.

Terracotta mycénienne.

Sous une immense bâche cirée, la mission archéologique du British Museum a travaillé d'arrache-pied malgré les intempéries de février sur le site de l'ancienne école américaine de Saïda, à Bouwebet el-Fawqa, près de la Savonnerie Audi.
La zone s'étant révélée au cours des 16 dernières années particulièrement riche en ressources archéologiques, une exploration de l'espace jusqu'à récemment occupé par les bureaux de la DGA, et sur lequel est prévue l'implantation d'un des pilastres du futur musée archéologique, était fondamentale pour recueillir toutes les données relatives au site avant la destruction de ces bureaux.
La fouille a commencé par le décapage des niveaux supérieurs jusqu'à l'approche des premiers vestiges à huit mètres de profondeur exactement au niveau de la roche. Là, aux pieds des archéologues, apparaissent des marches d'escalier dont le bout est scellé par une tourelle datant de l'époque perse. Suivant la démarche classique, les spécialistes notent, photographient et dessinent tous les éléments archéologiques avant de démanteler la structure pour laisser voir ce qu'elle dissimule. Se révèle alors « une salle de culte souterraine » dont les murs s'élèvent à environ cinq mètres. L'autel utilisé pour les sacrifices est recouvert d'un enduit de plâtre et renferme « une quantité considérable de bois, de cendre et d'ossements d'animaux », signale la chef de la mission, Claude Doumit Serhal.

 

(Lire aussi : Recours juridique pour récupérer les sarcophages phéniciens saisis par la Turquie ?)


Conservée en l'état, la salle a livré une quantité d'ex-voto ou offrandes, composés de bols à lait importés de Chypre, de la terracotta mycénienne ; d'une pierre serpentine en forme de poisson, des lampes à coupelle au bec rond, des jarres à corps bombé et col bulbeux, une figurine appelée « en psi », par analogie avec la lettre de l'alphabet grec. Représentée dans l'art mycénien au XIVe siècle avant J.-C. en relation avec des rites funéraires ou religieux, la statuette au buste élargi, au cou effilé et la tête à partie sommitale aplatie, porte encore les traces verticales de peinture rouge-brun sur sa robe longue et sa natte qui descend jusqu'au dos. « Il est évident que ces offrandes avaient été déposées par une catégorie de classe sociale aisée », souligne l'archéologue, ajoutant que les pièces étaient « complètes » c'est-à-dire en bon état de conservation.
Claude Doumit Serhal explique que cette salle est située à l'angle adjacent du temple funéraire du bronze récent mis à jour il y a une dizaine d'années et dont le prolongement se trouve sous la route qui ceint le site.

D'ailleurs, il était impossible, voire « dangereux », de poursuivre les fouilles dans cette direction.
2015 marque la 17e année de fouilles de la mission archéologique du British Museum sur le site de l'école américaine de Saïda. Cette ville, une des plus anciennes du Liban, continue donc de livrer ses trésors. Les excavations, qui se poursuivent avec le concours financier du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, de la Cimenterie nationale SAL et de la Fondation Hariri, pourraient encore dévoiler de nouveaux éléments. Rappelons qu'à ce jour, plus de 1 400 objets archéologiques ont été découvertes dans ce haut lieu de culte funéraire qui a perduré de la fin du IIIe millénaire jusqu'à la période médiévale.
Écrin des joyaux de Sidon, le futur musée offrira aux visiteurs une vue panoramique sur cet ensemble archéologique qui a évolué selon les pulsions de l'histoire urbaine depuis la nuit des temps...

 

Lire aussi

Petites églises, ermitages, basiliques... Une autre manière de (re)découvrir Saïda et ses environs
Dans les ruines du patrimoine chrétien au Moyen-Orient...

Pas de « peine capitale » pour les vestiges de l'hippodrome romain de Wadi Abou Jmil

Une collection privée dévoile 66 stèles funéraires phéniciennes...

À Baalbeck, la colline Cheikh Abdallah livre son troisième monolithe

Sous une immense bâche cirée, la mission archéologique du British Museum a travaillé d'arrache-pied malgré les intempéries de février sur le site de l'ancienne école américaine de Saïda, à Bouwebet el-Fawqa, près de la Savonnerie Audi.La zone s'étant révélée au cours des 16 dernières années particulièrement riche en ressources archéologiques, une exploration de l'espace...

commentaires (4)

Comme quoi , Le pays de Canaan est encore riche en histoires antiques...et en découvertes inattendues....! May , je salut votre constance , pour relater ces recherches fantastiques , qui éclairent la nuit des temps...

M.V.

13 h 05, le 27 février 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Comme quoi , Le pays de Canaan est encore riche en histoires antiques...et en découvertes inattendues....! May , je salut votre constance , pour relater ces recherches fantastiques , qui éclairent la nuit des temps...

    M.V.

    13 h 05, le 27 février 2015

  • GARE AUX CANNIBALES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 42, le 27 février 2015

  • En ce qui concerne Madame Makarem, je suis tout à fait de l'avis de Monsieur Hamed.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 12, le 27 février 2015

  • Pour moi , français d'origine libanaise , avide d'apprendre l'histoire culturelle ( l'Histoire,tout court) du Liban , c'est un réel et grand plaisir de lire les articles de May . Merci.

    Hamed Adel

    09 h 45, le 27 février 2015

Retour en haut