Rechercher
Rechercher

Culture - Expo

Ernesto Crespo, 19 ans, entre toile et toiles

Les œuvres du jeune peintre cubain sont présentées jusqu'au 13 mars à la South Border Gallery, spécialisée dans l'art sud-américain, en particulier vénézuélien, cubain, brésilien et chilien.

La baie de Jounieh vue par le jeune artiste cubain. Huile sur toile (200 x 135 cm)

Ernesto Crespo est debout devant une toile, deux pinceaux dans chaque main. Imperturbable, il finalise les derniers détails d'un immense tableau, une commande pour une entreprise libanaise. Il pose ses pinceaux le temps de montrer ses œuvres qui ornent les murs de la galerie. Le jeune Cubain de tout juste 19 ans, au visage enfantin et au look d'adolescent, explique son travail.
Sa peinture oscille entre deux styles. Certaines de ses œuvres sont inspirées des impressionnistes, maniant la couleur et tendant vers le pointillisme. Faraya, Jounieh, Beyrouth. Ernesto a peint les paysages partout où il est allé au Liban, séduit par la lumière du pays.
D'autres sujets sont beaucoup plus réalistes, influencés par la première passion d'Ernesto, le cinéma. Il tente d'y figer le temps et joue avec les mouvements de séquences de films. «Si les outils des cinéastes sont les caméras, j'en ai d'autres différents; mais j'essaye de reproduire cette qualité d'images dans ma façon de peindre les
motifs.» Ernesto a découpé un mouvement et l'a reproduit sur plusieurs œuvres qui se suivent. Ces toiles sont froides, on n'y voit qu'une partie du corps des personnages, mais jamais les visages. Ces motifs inquiétants sont réalisés à partir de photographies qu'Ernesto prend au cinéma. Les mouvements de ces mystérieux personnages sont précis, stimulent l'imagination du visiteur et donnent l'impression de vouloir sortir de la toile. «Mon grand défi est de manipuler le temps avec la peinture, comme au cinéma», conclut-il.

« Des coups de pinceaux plus libres à Beyrouth »
Michel Daher, galeriste et propriétaire de la South Border Gallery, voit en lui un artiste très doué. Les deux hommes se sont rencontrés il y a un an par l'intermédiaire de Rocio Garcia, une artiste cubaine mondialement connue. Elle enseigne à l'école d'art San Alejandro de La Havane, la plus ancienne d'Amérique du Sud. Ernesto Crespo est l'un de ses élèves. Interpellée par les travaux de ce dernier, elle en parle à Michel Daher qui se rend aussitôt à Cuba pour rencontrer le jeune prodige.
Le galeriste se tient au fond d'une salle de classe de la San Alejandro, bondée d'élèves attentifs aux explications de Rocio Garcia. L'un d'entre eux est occupé, indifférent aux explications de son illustre professeure. C'est Ernesto, il peint sur une petite toile une jeune fille nageant dans une piscine. «La première fois que je l'ai vu, j'ai été fasciné par lui», déclare Michel Daher.
En 2014, Ernesto est diplômé de la San Alejandro et Michel Daher le prend sous son aile. Le jeune peintre est à Beyrouth depuis le mois de novembre et ce premier voyage en dehors de sa terre natale influence déjà sa peinture. «Ses coups de pinceaux sont devenus plus libres à Beyrouth», remarque le galeriste.
Dans une semaine, Ernesto rentre à Cuba des projets plein la tête et avec l'idée persistante de travailler un jour dans le cinéma.

Claire de ROUX

Ernesto Crespo est debout devant une toile, deux pinceaux dans chaque main. Imperturbable, il finalise les derniers détails d'un immense tableau, une commande pour une entreprise libanaise. Il pose ses pinceaux le temps de montrer ses œuvres qui ornent les murs de la galerie. Le jeune Cubain de tout juste 19 ans, au visage enfantin et au look d'adolescent, explique son travail.Sa peinture...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut