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Lifestyle - Papilles

Farid Chéhab, savoir-faire et ambition

De l'ambition, du courage et la volonté de suivre son rêve jusqu'au bout. Rien ne prédestinait Farid Chéhab à faire carrière dans la cuisine et la gastronomie, et pourtant il a ouvert il y a un peu plus de deux ans une cuisine qui assure un service traiteur de luxe aux particuliers et aux entreprises
Élève du Collège Louise Wegmann, diplômé en finance de l'Université américaine de Beyrouth et de l'Essec à Paris, Farid a collaboré durant plusieurs années auprès des banques d'investissements à Paris et à Londres. Prédestiné à prendre la relève de l'entreprise familiale, la librairie Antoine, et la représentation Hachette Liban, il choisit plutôt de suivre son instinct. Son parcours apparemment tracé, Farid Chéhab, 31 ans, déserte l'itinéraire prévu il y a trois ans. «J'ai été obligé de rentrer au Liban pour des raisons personnelles. Je me voyais mal occuper un poste administratif dans l'entreprise créée par ma famille maternelle», confie-t-il.
Alors qu'il est toujours à Paris, il pense déjà à sa reconversion. Avec un ami, qui le quittera pendant la réalisation du projet, il envisage de créer au Liban une société spécialisée dans la restauration. «Mais pour faire ce métier, il faut bien le maîtriser!», s'exclame Farid en fin gourmet et très bon cuisinier. «Je tiens cela de ma mère qui confectionnait des plats exquis», dit-il.


Durant ses années en France, il consacre des week-ends à son passe-temps favori, part dans le Périgord pour apprendre à cuisiner les truffes, se rend au Piémont et dans la région du lac de Côme pour mieux se familiariser avec la cuisine italienne. Enfin, pour démêler toutes les ficelles du métier et démarrer une nouvelle carrière, il suit une formation de huit semaines au Centre de formation d'Alain Ducasse à Argenteuil. La parenthèse est déterminante, le chef en herbe s'imprègne des huit modules de l'académie et de chacun des chefs étoilés qui lui ont dispensé un cours. «Je me pinçais pour m'assurer que je ne rêvais pas!», dit-il, passionné, joignant le geste à la parole et brandissant, presque fier, une grande cicatrice au poignet. «C'était une brûlure au four...!» Puis, comme dans une suite logique, le jeune homme, visiblement
talentueux, travaille durant cinq mois au bistro gastronomique Benoît, un restaurant étoilé appartenant à Ducasse. Il rentre au Liban, mais son projet personnel traîne. Déprimé, il envisage même d'envoyer des CV à Dubaï pour travailler à nouveau dans le domaine bancaire ou même reprendre son poste de head of investment relations auprès du groupe européen d'immobilier Unibail-Rodamco, basé à Paris. Farid a épuisé toutes ses économies, et sa fierté l'empêche de demander de l'argent à la famille. Il planche alors sur une étude de faisabilité pour la création d'une entreprise de restauration qui propose des plats gastronomiques aux particuliers, mais aussi des produits semi-finis, notamment des sauces, aux restaurants. Il présente un dossier en béton à une banque privée qui lui octroie tout de suite un crédit. Il n'a pourtant rien à proposer en retour, ni bien immobilier ni une somme sécurisée. Rien que son savoir-faire et son ambition.


Un capital en poche, il loue un local à Dora, le transforme en cuisine. Et Kitchen Central, un traiteur gourmet, voit le jour. Il planche aussi sur les moyens de se faire connaître à travers les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram. Il fait de Google un allié; un ami ingénieur lui donne un coup de main: durant plusieurs mois, chaque internaute libanais qui tapait le mot traiteur, gastronomie, ou le nom d'un traiteur du pays dans le moteur de recherche trouvait Kitchen Central en tête de liste sur son écran. Il frappe à toutes les portes pour se faire connaître, compte sur le bouche-à-oreille, passe à la télé... Petit à petit, ses efforts portent leurs fruits, il commence à se faire un nom. Sa politique commerciale y est également pour quelque chose. «En confectionnant des plats aussi raffinés que les meilleurs cuisiniers et traiteurs du pays, j'ai décidé de m'inspirer de leurs tarifs et de les réduire de 30%», dit-il. Enfin, pour faire connaître son atelier, il donne des cours de cuisine en espérant, plus tard, créer une académie qui s'adresse aux amateurs.
Farid Chéhab possède encore plusieurs cordes à son arc et autant de rêves à réaliser. Celui qui lui tient le plus à cœur? Ouvrir son propre restaurant gastronomique à Beyrouth. À suivre...

 

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