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Liban - Développement

Quand USAid bâtit un terrain de football à Ersal

L'Agence américaine pour le développement international (USAid) poursuit ses projets pour rebâtir le Liban, y compris dans les zones dangereuses du pays.

Les habitants de Ersal souhaitaient casser l’image qui s’est collée à leur village depuis l’éruption des événements en Syrie.

« Les habitants en avaient assez de la mauvaise image que donne Ersal, que leur ville soit vue comme un repaire de jihadistes envahi de réfugiés. Ils voulaient être considérés comme des gens normaux », raconte Mary-Denise Tabar, responsable de programme à l'Agence américaine pour le développement international (USAid).
C'est pourquoi, poursuit-elle, deux ONG ont fait appel au programme Lebanon Civic Society Initiative de USAid dont elle est responsable pour essayer de casser cette image. L'été dernier, la LCSI a achevé la construction d'un terrain de football à Ersal, un stade où tous les jeunes de la localité et éventuellement des villages voisins peuvent se retrouver les jours de beau temps pour pratiquer un des sports favoris des Libanais.


S'appuyer sur la société civile, c'est la ligne directrice que USAid présente sans interruption au Liban depuis 1961. Le programme LCSI est spécialisé dans le soutien aux initiatives visant à renforcer les liens entre les communautés libanaises, et entre les réfugiés syriens et les communautés hôtes pour encourager la cohésion dans le pays.
Depuis sa création, il y a sept ans, il emploie une trentaine de Libanais, sous la supervision d'une personne de l'ambassade, actuellement Mary-Denise Tabar, en poste pour deux ans. Le LCSI travaille en étroite collaboration avec le gouvernement libanais puisqu'il ne peut qu'être mandaté par ce dernier pour agir. Aujourd'hui, « aider les Libanais à faire face à l'afflux de réfugiés » est la mission principale de l'agence qui revendique avoir dépensé plus d'un milliard de dollars dans le pays depuis sa création.

 

Des actions en étroite collaboration avec les habitants
La méthode est toujours la même : une évaluation est conduite sur le terrain, qui consiste à interroger toutes les parties et à déterminer les besoins. « Nous avons vocation à fournir une assistance rapide », selon la directrice du programme. « Nous agissons entre deux et quatorze jours », poursuit-elle. L'USaid ne donne jamais de l'argent liquide aux parties qui la sollicitent ou qu'elle soutient. « La LCSI fournit des experts et du matériel uniquement. » USAid compte beaucoup sur le soutien de personnes issues des communautés qui profitent de son action. Mme Tabar reconnaît à ce sujet que « les gens ont besoin d'avoir affaire à des personnes dont ils reconnaissent le nom de famille ».
« Le terrain de football fait partie d'un programme d'éducation », explique Mme Tabar face à l'étonnement que suscite une telle initiative dans une ville plus réputée pour la violence des combats qui la bouleversent que pour ses performances sportives. « Tout le monde voulait ce terrain. Son aménagement n'était pas coûteux, confie-t-elle. Les enfants n'avaient aucun endroit pour jouer, à l'exception de l'école. » En parallèle, l'agence américaine a réhabilité les quatre écoles d'Ersal. La responsable du LCSI rappelle que USAid, qui a dépensé 32,2 millions de dollars pour le secteur de l'éducation au Liban, ne peut pas bâtir d'école, une initiative qui relève du ministère de l'Éducation.

 

La flexibilité, atout principal du LCSI
Le LCSI était déjà présent à Ersal depuis 2012, mais ses missions ont évolué avec les événements qui s'y produisent. « Nous nous sommes recentrés sur les besoins en eau, en électricité et en gaz », détaille la responsable. La flexibilité est l'atout numéro un de cette structure alors que certaines aides ne sont pas forcément les bienvenues dans la région. À demi-mot, Mme Tabar avoue que les Libanais sont parfois exaspérés par l'assistance uniquement dirigée vers les Syriens. « Les gens ont besoin de se sentir impliqués. Nos équipes ne sont pas perçues comme "des Américains qui viennent", mais comme des voisins ou des amis », un atout selon elle.
Et l'opération à Ersal semble être un succès : « On nous a envoyé des photos du terrain, même des personnes âgées en profitaient. » Pour l'instant, « aucune attaque contre ce terrain de football n'a été signalée », avance la jeune femme.

 

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« Les habitants en avaient assez de la mauvaise image que donne Ersal, que leur ville soit vue comme un repaire de jihadistes envahi de réfugiés. Ils voulaient être considérés comme des gens normaux », raconte Mary-Denise Tabar, responsable de programme à l'Agence américaine pour le développement international (USAid).C'est pourquoi, poursuit-elle, deux ONG ont fait appel au programme...

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