Un débat journalistique sur un plateau de télévision s'est transformé hier en bras de fer qui a fini par mal tourner, provoquant le brusque retrait de l'invité.
Certes, ce n'est pas la première fois qu'une chaîne de télévision connaît ce type d'incident largement redouté durant une émission en direct. Sauf que le sujet débattu qui a enflammé la polémique hier – la différence entre l'idéologie de l'EI et celle de la République islamique d'Iran – n'en est que plus symptomatique de la guerre dogmatique qui a actuellement lieu entre les deux représentants des courants de l'islam.
Dans les faits, la journaliste de la LBC, Dima Sadek, a posé à son invité, Habib Fayad, journaliste et écrivain proche du Hezbollah, la question de savoir s'il ne pensait pas qu'il y a une contradiction entre ce que l'Iran dit et fait, en comparaison notamment avec le comportement de l'État islamique. L'invité s'évertue à démontrer la différence dogmatique entre les deux rites de l'islam, insistant sur la clémence relative du chiisme, puisant des exemples pour attester ses dires.
« Pour ce qui est de Daech (EI), ce n'est même pas la peine qu'on en parle », enchaîne l'invité.
C'est alors que Dima Sadek lui soumet sur grand écran la photo d'un homme masqué fouettant un homme enchaîné sur une tribune. Elle lui demande de commenter la photo en lui précisant que les lèvres de la victime – un chrétien – ont été brûlées à l'aide d'une cigarette parce qu'il avait mangé durant le mois de ramadan. La journaliste lui montre une seconde photo où l'on voit également un homme allongé subissant des supplices similaires. Dima Sadek annonce alors à son invité que ce sont des photos qui ont été prises en Iran, soulignant que la seconde photo montre la mise à exécution du verdict du fouet pris par un juge chérié iranien. Un jugement qui a été infligé à quatre chrétiens pour avoir bu du vin, indique la journaliste.
L'invité affirme d'emblée que les photos sont truquées. La journaliste lui assure qu'elles proviennent des agences de presse et qu'elles sont on ne peut plus authentiques. M. Fayad jure que ce type de comportement n'existe pas en Iran où il affirme avoir vécu 15 ans. Et d'ajouter que ce type de photos doit nécessairement provenir d'un quotidien comme ach-Charq el-Awsat. Ce à quoi Dima lui répond que non, puisque certaines proviennent de la LBC.
« C'est pire », rétorque l'invité. Et Dima Sadek de lui répondre : « Puisque la LBC est pire que faites-vous alors chez nous ? » L'invité se lève alors rapidement et se retire.
Liban
Un journaliste proche du Hezbollah se retire d’une émission en direct à la LBC
OLJ / le 25 février 2015 à 00h00
commentaires (6)
OU NOTRE AVIS... OU AUCUN ! LA CHANSON CHANGE DE CHANTEUR MAIS EST LA MËME...
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 52, le 25 février 2015