L'humoriste Charbel Khalil interrogé par le parquet général

L'humoriste libanais Charbel Khalil a comparu lundi devant le procureur général, suite aux plaintes déposées contre lui par le mufti de la République Abdellatif Deriane ainsi que l'avocat Tarek Chandab.

Charbel Khalil avait posté il y a quelques jours sur son compte Twitter une caricature montrant une femme sur un lit, derrière une bannière noire similaires à celles du groupe Etat islamique où l'on pouvait lire Allah Akbar. L'image était légendée : "jihad al-nikah" (jihad du sexe).

Le mufti de la République avait estimé qu'une telle image nuit à l'islam et souhaité que le parquet ouvre une enquête à ce sujet et prenne des mesures contre Charbel Khalil et toute autre partie impliquée dans l'affaire.

"Je veux remercier tous ceux qui sont venus ici en solidarité avec moi. Le droit est le plus fort, je n'ai pas menti (...) Je suis convaincu que le mufti n'a pas vu la photo lorsqu'il a décidé de porter plainte contre moi", a déclaré Charbel Khalil à la presse après avoir été entendu par le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud. L'humoriste a également accusé Tarek Chandab d'avoir "une pensé daechiste", en référence au groupe État islamique. Plusieurs artistes, activistes et simples citoyens s'étaient réunis devant le palais de justice en solidarité avec Charbel Khalil, certains portaient des affiches où était écrit : "Je suis Charbel".

Ibrahim Kanaan, avocat de Charbel Khalil et également député membre du Courant patriotique libre (CPL), a estimé qu'il s'agit d'une affaire qui concerne la liberté d'expression. "Charbel Khalil a présenté tous les documents prouvant qu'il respecte toutes les religions", a déclaré M. Kanaan.