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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

La Libye demande à l’Onu de lever l’embargo sur les armes

L'accord politique privilégié par l'Occident, mais pas d'intervention militaire prévue.

La session du Conseil de sécurité de l’Onu était, hier, consacrée à la Libye. HO/AFP

Le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammad al-Dairi a demandé hier à l'Onu de lever l'embargo sur les armes imposé à son pays afin de mieux lutter contre les jihadistes. Selon des diplomates, un projet de résolution en ce sens, mis au point par le groupe arabe de l'Onu, devait être distribué hier aux 15 pays membres du Conseil de sécurité par la Jordanie, seul membre arabe du Conseil. Mais aucune décision du Conseil n'est attendue dans l'immédiat.
Le ministre libyen a ainsi appelé la communauté internationale à « aider (son pays) à renforcer ses capacités militaires nationales ». « Cela implique de lever l'embargo sur les armes pour que notre armée puisse recevoir des équipements et des armes pour lutter contre le terrorisme », a-t-il ajouté lors d'une session du Conseil consacrée à la Libye. Il a déploré que, bien que les groupes jihadistes opérant à partir de la Libye « menacent l'Afrique et l'Europe », son pays « ne reçoive pas la même attention que la Syrie ou l'Irak ». Il a cependant souligné que la Libye « ne demandait pas une intervention internationale », contrairement à ce qu'avaient laissé entendre des responsables égyptiens à la suite de l'assassinat en Libye de coptes égyptiens par le groupe État islamique.
Selon le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, qui s'est lui aussi adressé hier au Conseil, le projet de résolution prévoit une « levée des restrictions » sur les armes à destination du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. Mais il faut aussi, selon lui, « imposer un blocus naval » pour empêcher la livraison d'armes à des milices opérant dans les régions de Libye « échappant au contrôle des autorités légitimes ». Le porte-parole de la diplomatie égyptienne, Badr Abdelatti, avait pour sa part affirmé que l'initiative égyptienne à l'Onu visait aussi à demander à la coalition internationale qui lutte contre l'EI « de ne pas adopter une politique du "deux poids, deux mesures" », estimant « inconcevable » de combattre l'EI « en Syrie et en Irak avec détermination, mais de l'ignorer en Libye ».

Réticences occidentales
Plusieurs membres du Conseil, dont la Russie, sont toutefois réticents à lever l'embargo imposé depuis 2011 à la Libye, évoquant le risque de voir des armes tomber entre de mauvaises mains. Les États-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne avaient marqué la veille dans une déclaration commune leur préférence pour une « solution politique du conflit » en Libye. À ce propos, le représentant de l'Onu en Libye Bernardino Leon a d'ailleurs dit mercredi « espérer qu'un accord politique pourra être trouvé bientôt » entre les factions en Libye, pour permettre la formation d'un gouvernement d'unité nationale.
Rappelons qu'après avoir envoyé lundi ses avions bombarder des positions de la branche libyenne du groupe État islamique (EI), en représailles à la décapitation de 21 chrétiens coptes, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait estimé qu'il n'y avait pas « d'autre choix » que de demander à l'Onu d'autoriser une intervention militaire menée par une coalition internationale. Mais les ardeurs égyptiennes ont été douchées par des communiqués prudents des gouvernements occidentaux. La Tunisie s'est également opposée hier à toute intervention militaire chez son voisin. L'Italie a cependant averti que le temps était compté pour une solution politique. « La détérioration de la situation sur place requiert un changement de rythme de la part de la communauté internationale avant qu'il ne soit trop tard », a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni.
Plongée dans le chaos, la Libye est morcelée et sous la coupe de diverses milices, jihadistes ou non. Deux gouvernements se disputent le pouvoir sur des portions de territoire : l'un proche des miliciens de Fajr Libya (Aube de la Libye), parmi lesquels des islamistes, et l'autre, reconnu par la communauté internationale, siégeant dans l'est du pays, près de la frontière égyptienne. Le principal bastion de la branche libyenne de l'EI est à Derna, à 1 300 km à l'est de Tripoli.
(Source : AFP)

Le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammad al-Dairi a demandé hier à l'Onu de lever l'embargo sur les armes imposé à son pays afin de mieux lutter contre les jihadistes. Selon des diplomates, un projet de résolution en ce sens, mis au point par le groupe arabe de l'Onu, devait être distribué hier aux 15 pays membres du Conseil de sécurité par la Jordanie, seul membre arabe du...

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