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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

L’Occident réaffirme la nécessité d’une « solution politique » en Libye

L'Égypte pousse l'Onu pour une intervention internationale ; réunion ce soir du Conseil de sécurité.

Rien n’a encore filtré sur les raids égyptiens en Libye, leur poursuite ou leurs conséquences. HO/AFP

Au lendemain d'un raid de son aviation contre des positions du groupe État islamique (EI), l'Égypte s'est placée hier en première ligne de la communauté internationale pour demander à l'Onu de mandater une intervention internationale en Libye.
Cette question est au cœur d'une réunion du Conseil de sécurité prévue aujourd'hui, à la demande du ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, qui se trouve à New York. M. Choukri « fera un exposé de la situation », a indiqué le représentant permanent adjoint britannique Peter Wilson. L'Italie s'est dit prête à s'engager militairement mais ne le fera que dans le cadre de l'Onu, a rappelé le chef du gouvernement Matteo Renzi, demandant à l'Égypte de ne pas céder à « l'hystérie et une réaction déraisonnable ». Pour rappel, il n'a fallu que quelques heures au président Abdel Fattah al-Sissi pour lancer l'aviation égyptienne contre la branche libyenne de l'EI, qui venait de revendiquer dans une effroyable vidéo la décapitation de 21 chrétiens coptes, dont 20 Égyptiens. « Il n'y a pas d'autre choix », a asséné M. Sissi, interrogé hier par la radio française Europe 1 sur sa volonté de demander au Conseil de sécurité d'adopter une résolution pour une intervention militaire internationale. « Ce qui se passe en Libye va transformer ce pays en un terreau qui va menacer l'ensemble de la région, pas uniquement l'Égypte mais aussi le bassin méditerranéen et l'Europe », a prévenu le président égyptien.
Excepté des affirmations de témoins sur place d'un repli stratégique de l'EI de certaines localités en direction de Syrte, rien n'a filtré hier en Égypte sur le bilan des frappes en Libye, ni sur leur éventuelle poursuite. « Nous avons besoin de le refaire, mais ensemble », a toutefois répondu M. Sissi lors de son entretien à Europe 1. « Il faut traiter ce problème car la mission n'a pas été achevée par nos amis européens », a ajouté le président égyptien en référence à l'intervention qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. « Nous avons abandonné le peuple libyen, prisonnier de milices extrémistes », a-t-il estimé.

Appel à un gouvernement d'union
La transition a en effet échoué en Libye depuis la fin du régime dictatorial de Kadhafi. Des milices ont pris le pouvoir par les armes dans les grandes villes, en l'absence d'autorité centrale forte. Alors que le pays est déchiré par les violences, deux parlements et deux gouvernements se disputent la légitimité, et les négociations politiques menées sous l'égide de l'Onu piétinent. Six grandes puissances occidentales ont donc réaffirmé hier la nécessité d'une « solution politique » en Libye et appelé à la formation d'un gouvernement d'unité nationale, sans faire allusion à une éventuelle intervention militaire. États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Espagne ont ainsi assuré dans une déclaration commune que des réunions seront convoquées par le représentant de l'Onu pour la Libye dans les prochains jours afin de former ce gouvernement d'union. « Le terrorisme frappe tous les Libyens et aucune faction ne peut affronter seule les défis auxquels le pays est appelé à faire face », dit le texte. Dans ce contexte, la ministre européenne des Affaires étrangères Federica Mogherini s'entretiendra demain à Washington avec le secrétaire d'État américain John Kerry et des leaders arabes à propos de la Libye.
Les décapitations des 21 coptes revendiquées dimanche soir par la branche libyenne de l'EI montrent que l'organisation jihadiste a exporté ses méthodes brutales en dehors des régions qu'elle contrôle en Syrie et en Irak, où elle multiplie les atrocités. L'Égypte, voisine de la Libye, peut se sentir prise en étau : son armée est déjà confrontée dans le Sinaï, à l'est du pays, avec l'insurrection du groupe jihadiste Ansar Beit al-Maqdess qui a fait allégeance à l'EI en novembre. Il a revendiqué le 10 février, dans une vidéo à la mise en scène macabre, la décapitation de huit hommes accusés d'espionner au profit de l'armée et d'Israël. Ce groupe commet de nombreux attentats meurtriers contre les forces de sécurité, disant agir en représailles à l'implacable répression visant les islamistes en Égypte.
(Source : AFP)

Au lendemain d'un raid de son aviation contre des positions du groupe État islamique (EI), l'Égypte s'est placée hier en première ligne de la communauté internationale pour demander à l'Onu de mandater une intervention internationale en Libye.Cette question est au cœur d'une réunion du Conseil de sécurité prévue aujourd'hui, à la demande du ministre égyptien des Affaires...

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