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Liban - Diplomatie

Des délégations européennes qui viennent surtout en éclaireurs

La sécurité au Liban, l'élection d'un chef de l'État, les réfugiés syriens, les éventuelles solutions qui pourraient être appliquées en Syrie... Tels sont les thèmes que les délégations européennes, parlementaires, chefs de service aux ministères ou diplomates discutent avec leurs interlocuteurs libanais.

Hier, une délégation allemande constituée de trois parlementaires du SPD (Parti social-démocrate allemand), Thomas Hitschler, Christina Kampmann et Jens Zimmerman, s'est entretenue avec les ministres des Affaires sociales et des Affaires étrangères, respectivement Rachid Derbas et Gebran Bassil. La réunion s'est tenue en présence de l'ambassadeur d'Allemagne au Liban, Christian Clages. La délégation s'est aussi rendue dans des camps de réfugiés syriens de la Békaa ainsi que dans le camp de Sabra et Chatila.
La semaine dernière, une autre délégation allemande, ayant à sa tête Laurence Caffier, Première ministre adjointe de l'État fédéré de Mecklenburg-Vorpommern, fédération située dans le nord de l'Allemagne au bord de la mer Baltique, avait également effectué une visite au Liban. Elle s'était aussi rendue auprès des ministres libanais et avait visité des campements de réfugiés syriens dans la Békaa.
Le Liban intéresse de plus en plus l'Allemagne, le pays européen qui reçoit le plus grand nombre de réfugiés syriens. Aujourd'hui, leur nombre dans la République fédérale atteint les 100 000 personnes. Sur plusieurs étapes, l'Allemagne a reçu 30 000 réfugiés syriens qui ont été divisés sur les 16 États fédérés selon les capacités de ces derniers.
Les États fédérés devraient eux aussi recevoir des réfugiés indépendamment des 30 000 faisant partie du projet initial de Berlin. Et il faut aussi compter les Syriens qui arrivent en Allemagne avec des visas de tourisme ou par le biais de passeurs via la Grèce, la Turquie ou l'île italienne de Lampedusa. Leur chiffre s'élève à 70 000 personnes. L'Allemagne accueille donc actuellement, en tout, 100 000 réfugiés syriens.
« L'Allemagne veut savoir quelle politique adopter vis-à-vis de ces réfugiés. C'est pour cela que les discussions avec les hommes politiques libanais et les visites sur le terrain son importantes. La République fédérale allemande, depuis sa création, n'a jamais adopté une politique claire d'émigration. Elle compte désormais le faire », indique une source diplomatique à L'Orient-Le Jour.
Le ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, Gerd Müller, devrait visiter le Liban dans les mois à venir dans le cadre d'une visite dans la région.

L'Union européenne
Aujourd'hui, une délégation de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen devrait arriver à Beyrouth. Elle sera conduite par le président de la commission Elmar Brok et sera composée des membres du Parlement Ramona Manescu, Ana Gomes, Afzal Khan et Marek Jurek. Elle s'entretiendra notamment avec le président de la Chambre Nabih Berry, le Premier ministre Tammam Salam, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, ainsi qu'avec des représentants de partis politiques et d'organisations partenaires de l'Union européenne dans le domaine de l'assistance.
« Les discussions avec les responsables libanais porteront sur les relations bilatérales, la situation politique et sécuritaire au Liban, et sur les perspectives de l'élection d'un nouveau président. Elles porteront également sur l'impact de la crise syrienne sur le pays ainsi que, plus globalement, sur le contexte régional », souligne un communiqué distribué par la Commission européenne au Liban.
Les discussions entre les ministres libanais et les représentants européens, notamment les diplomates présents à Beyrouth, portent aussi sur la politique adoptée par le Liban vis-à-vis des réfugiés syriens, notamment celle qui est relative à l'octroi de visa à Masnaa aux Syriens qui veulent entrer au Liban. Cette initiative libanaise a déplu aux diplomates européens et américains qui tentent jusqu'à présent de persuader le gouvernement libanais à être plus souple. « Nous savons que le nombre de réfugiés que le Liban reçoit est énorme. Nous savons aussi que Beyrouth a pris ces dispositions notamment pour des mesures de sécurité. Mais il faut trouver un équilibre entre la sécurité et l'humanitaire. De telles mesures pousseront nombre de réfugiés à l'illégalité (en entrant au Liban à travers des passages illégaux), et cela n'est pas une solution », indique cette même source diplomatique à L'Orient-Le Jour.

Derbas
De son côté, le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas souligne, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, que « les délégations européennes qui se rendent au Liban viennent surtout discuter de la sécurité et de la situation en Syrie. Elles écoutent nos points de vue concernant d'éventuelles solutions en Syrie. Je considère que la seule solution radicale est l'instauration de la paix en Syrie. Cela permettra de consolider la paix au Liban ainsi que le retour des réfugiés dans leur pays. Il faut donc que l'Europe œuvre pour parvenir à cette paix ».
« Ces délégations viennent donc pour recueillir des informations. C'est plus simple pour elles d'être sur place pour cela », indique-t-il.
Même si les pays d'Europe, notamment l'Allemagne, qui soutiennent le Liban pour venir à bout de la crise des réfugiés syriens, préfèrent verser leurs dons à travers les institutions onusiennes ou les ONG de leurs pays opérant au Liban, M. Derbas espère que ces aides arrivent directement au gouvernement libanais, notamment au ministère des Affaires sociales qui assume une grande partie des responsabilités dans ce cadre.
« Nous avons créé une cellule d'urgence relative aux populations. Les fonds peuvent donc être versés directement à cette cellule. Nous avons déjà recueilli des aides directes de l'Arabie saoudite, du Qatar et de l'Égypte », dit-il.
M. Derbas évoque également le plan libano-onusien échelonné sur deux ans et visant à aider aussi bien les communautés hôtes que les réfugiés syriens. « L'Europe peut intervenir avec des fonds et de l'expertise dans ce cadre. L'Allemagne par exemple pourra nous aider à aménager des champs pour produire de l'énergie éolienne », souligne-t-il en conclusion, rappelant que « le nombre de réfugiés syriens met une pression énorme sur l'infrastructure du pays ».

Hier, une délégation allemande constituée de trois parlementaires du SPD (Parti social-démocrate allemand), Thomas Hitschler, Christina Kampmann et Jens Zimmerman, s'est entretenue avec les ministres des Affaires sociales et des Affaires étrangères, respectivement Rachid Derbas et Gebran Bassil. La réunion s'est tenue en présence de l'ambassadeur d'Allemagne au Liban, Christian Clages. La...

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