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À La Une - Education

En Turquie, les Alévis boycottent les cours pour dénoncer "l'islamisme rampant"

Les Alevis jugent que les cours de religion obligatoires privilégient la seule approche sunnite de l'islam et dénigrent l'apprentissage des sciences.

Selon les médias turcs, le mouvement alévi réclamant un enseignement laïque été suivi dans de nombreuses villes du pays, dont Istanbul et Ankara. ADEM ALTAN/AFP/Getty Images

Des associations d'Alevis, une minorité musulmane libérale de Turquie, et un syndicat d'enseignants ont appelé vendredi un boycott des écoles publiques pour réclamer un "enseignement laïque" dans un pays dominé par la confession sunnite.

Selon les médias turcs, ce mouvement a été suivi dans de nombreuses villes du pays, dont Istanbul et Ankara. "Je n'envoie pas mon enfant à l'école aujourd'hui pour dénoncer l'islamisme rampant pratiqué dans l'enseignement public", a indiqué à l'AFP Ahmet, un fonctionnaire résidant dans le centre d'Ankara qui n'a pas souhaité divulguer son nom par crainte de poursuites. Ce père de famille de confession alévie a dénoncé les cours de religion obligatoires dans les collèges et lycées publics, un système récemment amendé par le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

 

(Lire aussi : Les alévis, fer de lance de la fronde, veulent exister)

 

"C'est injuste de leur imposer ça à l'école"

Les Alevis jugent notamment que ces cours nouvelle formule privilégient la seule approche sunnite de l'islam et dénigrent l'apprentissage des sciences. "Les enfants peuvent apprendre la religion à la maison, c'est injuste de leur imposer ça à l'école", a souligné le parent d'élève.


Dans un arrêt rendu en septembre dernier, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a jugé que l'apprentissage obligatoire des religions imposé en Turquie ne respectait pas la liberté de conviction des parents et demandé aux autorités d'Ankara une réforme "sans tarder" du système. Seuls les élèves de confession chrétienne ou juive, les deux minorités religieuses reconnues en Turquie, peuvent en être dispensés.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a dénoncé le jugement de la CEDH, jugeant que l'apprentissage obligatoire des religions constituait un rempart contre la "radicalisation" des groupes jihadistes, en Syrie et en Irak notamment.

La communauté alévie, un groupe musulman hétérodoxe et progressiste, rassemble en Turquie environ 20% de sa population de 77 millions d'habitants, à l'immense majorité sunnite. L'Etat turc n'a jamais reconnu cette confession. L'actuel président Recep Tayyip Erdogan, qui tient les rênes du pays depuis 2003, est accusé par ses détracteurs de vouloir "islamiser" la Turquie. Sous son règne, le port du voile islamique a été autorisé dans les universités puis les lycées et la vente et la consommation d'alcool sérieusement encadrées.

 

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