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Liban - L’éclairage

Chances nulles pour le projet Tammam Salam

Mohammad Azakir / Reuters / Archives

Le président du Conseil, Tammam Salam, doit se réunir en fin de semaine avec le président de la Chambre, Nabih Berry, pour envisager la possibilité de modifier la procédure de prise de décision au sein du Conseil des ministres.


Cette perspective se justifie au motif que le gouvernement ne parvient plus à prendre des décisions de fond, et même parfois de pure forme, en raison d'un jeu de pouvoir qui le bloque au niveau de la procédure.
Mais en dépit de l'insistance de Tammam Salam à débloquer l'action gouvernementale, des milieux ministériels du 8 Mars estiment minimes les chances qu'il a de pouvoir le faire. Ces milieux affirment que le mois de mars pourrait apporter des changements fondamentaux dans la donne politique, avec la signature d'un accord-cadre entre les États-Unis et l'Iran sur les capacités nucléaires de ce dernier pays. Cet accord pourrait, à son tour, avoir d'heureuses conséquences sur l'échéance présidentielle, dans la perspective d'une détente entre la République islamique d'Iran et l'Arabie saoudite.


Du reste, une modification des règles que le gouvernement s'est imposée, lors de sa formation, est difficilement réalisable. À l'époque, pour compenser le déficit de pouvoir dû à l'absence d'un président de la République chrétien à la tête des institutions, le Premier ministre avait décidé que toutes les décisions du Conseil des ministres seraient prises à l'unanimité, ce qui revenait à accorder à chaque ministre un droit de veto.
Cette procédure avait rassuré les ministres chrétiens, mais elle leur avait également permis de jouer de ce facteur pour bloquer les décisions prises par les ministres de l'autre bord, ou négocier l'appui qu'ils leur accorderaient contre des avantages similaires en ce qui concerne leurs propres projets. Aujourd'hui, ce sont les ministres du parti Kataëb et du Courant patriotique libre qui semblent le plus hostiles à toute modification de ces règles. Du reste, leur assouplissement pourrait avoir des conséquences négatives, dans la mesure où il rendrait plus supportable l'absence d'un chef de l'État et habituer le pays à cette vacance.


Bien sûr, il est des arguments qui plaident en faveur de cette modification. L'ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, estime qu'il s'agit d'une véritable hérésie. Il plaide donc pour un retour aux règles normales, constitutionnelles, de la prise de décision (vote à la majorité, pour les questions simples, aux deux tiers pour les questions soulevées par l'article 65 de la Constitution). L'ancien président de la Chambre estime en effet que leur modification a provoqué une véritable catastrophe pour les institutions et l'administration.
On ne peut que donner raison à M. Husseini sur ce point. L'adoption de la règle de l'unanimité, appliquée pour la première fois au Liban, a transformé le Conseil des ministres en un Conseil présidentiel, ravalé le Premier ministre au rang de ministre et réduit le gouvernement à expédier les affaires courantes. Ce qui n'a pas été sans mécontenter les milieux sunnites, puisque la présidence du Conseil en est sortie diminuée.


Tout en approuvant M. Salam, M. Berry estime que ce dernier a trop tardé à lancer sa proposition, et qu'en un an de pratique, elle est désormais entrée dans les mœurs politiques. Sans compter que c'est sans doute à l'unanimité qu'une modification de ces règles doit être approuvée, ce qui l'exclut du champ du possible.

 

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Le président du Conseil, Tammam Salam, doit se réunir en fin de semaine avec le président de la Chambre, Nabih Berry, pour envisager la possibilité de modifier la procédure de prise de décision au sein du Conseil des ministres.
Cette perspective se justifie au motif que le gouvernement ne parvient plus à prendre des décisions de fond, et même parfois de pure forme, en raison d'un jeu de...

commentaires (4)

quel beau panier à crabes !!! M.Salam a t il demandé l'autorisation aux ayatollah pour entreprendre son projet ? via Hezbollah bien sûr

FAKHOURI

23 h 12, le 13 février 2015

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Commentaires (4)

  • quel beau panier à crabes !!! M.Salam a t il demandé l'autorisation aux ayatollah pour entreprendre son projet ? via Hezbollah bien sûr

    FAKHOURI

    23 h 12, le 13 février 2015

  • NOUS SOMMES LES OTAGES DE L'ACCORD NUCLÉAIRE PERC(S)É ET DES RELATIONS ENTRE LA PERC(S)ÉE ET L'ARABESQUE... LE SUIVISME ET LA TRAÎTRISE Y PLANENT PARTOUT ET DANS LES DEUX SENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 28, le 13 février 2015

  • Ca sert a quoi..? d'être 1er ministre d'un gouvernement auto/prorogé et d'un pays sans président...! c'est comme si un infirmier voulait jouer au docteur ès-médecine à l'insu du chef de l'hôpital ....

    M.V.

    16 h 49, le 13 février 2015

  • LES MINISTRES NE SONT QUE DES MARIONNETTES. ILS REÇOIVENT LES ORDRES DE L'IRAN OU L'ARABIE SAOUDITES VIA LES CHES DE BANDES. ILS CONTINUENT DE TOURNER AU ROND EN ATTENDANT LES NOUVELLES INSTRUCTIONS. ET TAMMAN EST BIEN HEUREUX DE JOUER LE FAUX PREMIER MINISTRE.

    Gebran Eid

    13 h 47, le 13 février 2015

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