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À La Une - Liban

Inscriptions religieuses à l'entrée de Tripoli : les regrets de Khaled Daher n'ont pas calmé le débat

L'affaire de l'inscription religieuse se trouvant à l'entrée de Tripoli, capitale du Liban-nord, continue de faire des vagues.

Dans une interview accordée au quotidien al-Hayat, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a indiqué avoir conféré avec le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, le cheikh Malek Chaar, ainsi qu'avec le chef du Comité des ulémas musulmans, le cheikh Salem el-Rafeï, au sujet de l’inscription sur la place al-Nour (anciennement place du président Abdel Hamid Karamé). Au centre de cette place, se trouve une sculpture représentant le mot Allah, ainsi qu'une plaque sur laquelle il est écrit "Tripoli, forteresse des musulmans, vous souhaite la bienvenue."

Le week-end dernier, le parti du Levant, un petit parti ultraorthodoxe, avait publié une image sur sa page Facebook, appelant à décrocher l'inscription. Dans un communiqué, le parti a rappelé que "Tripoli est la deuxième ville du Liban" et qu'elle devrait être "un lieu de rencontre pour tous les Libanais."

Dans les colonnes d'al-Hayat, M. Machnouk propose de conserver le mot "Allah" mais de remplacer "Tripoli forteresse des musulmans" par "Entrez en paix". Le ministre assure également, selon le quotidien panarabe, que cette demande a été saluée par les cheikhs el-Rafeï et Chaar.

Plus tard, le bureau de M. Machnouk devait toutefois publier un communiqué rectifiant le tir et qualifiant les propos du ministre rapportés par al-Hayat d'"imprécis et incomplets".

Entre-temps, le cheikh Salem el-Rafeï avait exprimé des réserves concernant la demande de M. Machnouk. Il a souhaité, selon des propos rapportés par la Voix du Liban (VDL, 100.5), que l'inscription "ne soit pas changée" et qu'on n'y "touche pas".

Dans une déclaration lundi à la LBCI, le cheikh Malek Chaar avait pour sa part indiqué qu’il soutient la décision d’enlever les drapeaux islamiques qui se trouvent autour de la place al-Nour. "Il a été décidé d’enlever les drapeaux noirs et les bannières qui sont devenus un symbole d’un groupe politique appelé Daech (acronyme arabe du groupe État islamique), qui est dénoncé par tous les Libanais". Il a aussi demandé  que soient enlevés tous les slogans politiques ainsi que tous les drapeaux noirs des rues et des places de Tripoli assurant que Tripoli est "la ville de la coexistence".

Depuis la semaine dernière, les Forces de sécurité intérieure (FSI) sont engagées dans une campagne visant à enlever les slogans partisans se trouvant dans les rues de Beyrouth. Cette campagne est une conséquence du dialogue entre le Courant du Futur et le Hezbollah. Samedi soir, les FSI ont commencé à enlever les slogans se trouvant à l'entrée de la capitale du Liban-nord, dont des drapeaux noirs islamistes où est inscrite la profession de foi.

La polémique autour des inscriptions de la place al-Nour a pris de l'ampleur après les propos du député membre du Courant du Futur, Khaled Daher. "S’ils veulent retirer les symboles religieux, qu'ils commencent à Beyrouth, qu'ils commencent par la statue du Christ Roi, qu'ils commencent par les images de certains saints qui vous ouvrent les bras à Jounieh", avait lancé le député sur la place al-Nour, estimant que "le plan de sécurité s’est transformé en provocation contre les sunnites".

Les propos de M. Daher ont été rejetés par le ministre de la Justice Achraf Rifi, également membre du Courant du Futur. Un autre membre du bloc parlementaire du Futur, le député Jean Oghassabian a estimé que les propos de M. Daher étaient "injustifiés" : "Ces propos ne représentent pas la position du Courant du Futur qui tient à la coexistence".

Lundi, le ministre du Travail Sejaan Azzi, membre du parti Kataëb, avait demandé dans une déclaration au quotidien al-Diyar que M. Daher soit exclu du Courant du Futur. Selon des propos rapportés par le journal, le ministre s’est demandé comment un député qui participe aux réunions de ce Courant ainsi qu’à celles du 14 Mars est capable de tenir de tels propos contre les chrétiens.  

Suite aux réactions suscitées au sein de la classe politique, le député Khaled Daher a tenu lundi une conférence de presse pour se rétracter, se déclarant prêt à s’excuser. "Mon discours a été tronqué (…) Je respecte toutes les religions et tous les Libanais de toutes les communautés", a-t-il assuré. Il a également affirmé n’avoir pas demandé le retrait de la statue du Christ-Roi, mais avoir "tout simplement voulu braquer les projecteurs sur une nouvelle tentative de semer la discorde confessionnelle".

L'affaire de l'inscription religieuse se trouvant à l'entrée de Tripoli, capitale du Liban-nord, continue de faire des vagues.
Dans une interview accordée au quotidien al-Hayat, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a indiqué avoir conféré avec le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, le cheikh Malek Chaar, ainsi qu'avec le chef du Comité des ulémas musulmans, le cheikh Salem...

commentaires (6)

UN TRAVAIL QUI NE DOIT PAS SE FAIRE NI À LA HÂTE NI SANS ACCORD ! L'INSCRIPTION POUVANT ÊTRE TRANSFÉRÉE À LA DOUCE SUR UNE DES HAUTEURS D'ABOU SAMRA OU DE KOUBBEH AU LIEU DE L'ENTRÉE DE LA VILLE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 56, le 10 février 2015

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Commentaires (6)

  • UN TRAVAIL QUI NE DOIT PAS SE FAIRE NI À LA HÂTE NI SANS ACCORD ! L'INSCRIPTION POUVANT ÊTRE TRANSFÉRÉE À LA DOUCE SUR UNE DES HAUTEURS D'ABOU SAMRA OU DE KOUBBEH AU LIEU DE L'ENTRÉE DE LA VILLE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 56, le 10 février 2015

  • Allah Yerhamak ya Georges Naccache

    Vahe Atmadjian

    17 h 23, le 10 février 2015

  • Qu'il le partage ce pays, et qu'on en finisse ! Merde alors !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 35, le 10 février 2015

  • Puree, un pays qui ne sait pas ce qu'est la laicite et le vivre ensemble ne devrait pas se donner en exemple a suivre dans ce Moyen Orient en folie...

    IMB a SPO

    16 h 17, le 10 février 2015

  • Que pouvons-nous attendre d'autre de nos politichiens ... IL semble se faire attendre le coup de balais salvateur!

    Remy Martin

    15 h 57, le 10 février 2015

  • Et si on mettait simplement une plaque disant : "Tripoli forteresse de la fraternité entre les Libanais" ? Ce serait un beau geste de la communauté sunnite et cette polémique prendrait fin de la meilleure manière.

    Halim Abou Chacra

    15 h 35, le 10 février 2015

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