Le Liban, invité d’honneur du Marathon des mots à Toulouse en juin

À l'étranger, le Liban n'est pas seulement un sujet d'ordre sécuritaire. À l'étranger, la culture libanaise continue de rayonner. Preuve en est, le Liban sera à l'honneur de la prochaine édition du Marathon des mots à Toulouse du 25 au 28 juin.

Pour la onzième édition de ce festival international de littérature créé en 2005 par Olivier Poivre d'Arvor et mettant à l'honneur des écrivains, des essayistes et des poètes, Beyrouth, ses écrivains et ses artistes auront donc l'opportunité d'exposer leur talent dans «la ville rose». Comme le précise le site du festival, le prochain rendez-vous sera «l'occasion de poursuivre la rencontre initiée en juin 2014 (...) avec le concert de Mashrou' Leila au Théâtre Sorano, pour les dix ans du festival...».

«Le Marathon des mots est l'une des grandes manifestations littéraires en France et nous avons la chance de rassembler près de 75000 spectateurs chaque année autour d'écrivains et d'artistes du monde entier», explique à L'Orient-Le Jour Serge Roué, directeur et programmateur du Marathon des mots. La singularité et le charme du Marathon réside entre autres dans le fait de «proposer en majorité des lectures à voix haute car nous aimons que le public puisse entendre les mots des écrivains et des poètes, ajoute M. Roué. À chacun, ensuite, de continuer, après les lectures publiques, les rencontres et spectacles, la découverte de la littérature et les auteurs que nous avons mis à l'honneur...»

Loin d'être strictement centré sur la France, le Marathon des mots «consacre (chaque année) une partie de son programme littéraire et musical à une ville de Méditerranée, et plus largement du Sud», explique le directeur et programmateur du festival, qui souligne «la grande curiosité (que suscite cette ouverture sur) des écrivains du Caire et d'Alexandrie, d'Alger ou encore d'Istanbul».

Ce n'est pas la première fois que le Liban est associé au festival. «Avec Dalia Hassan (directrice déléguée) et Olivier Poivre d'Arvor, notre président, voici plusieurs années que nous invitons des écrivains et des artistes du Liban pour des lectures et des rencontres». Et le succès est au rendez-vous. «L'an passé, le concert de Mashrou' Leila en clôture de notre cycle J'entends plus la guitare a fait un tabac!» rappelle M. Roué. «Et c'est paradoxalement par la musique et la vitalité de ce groupe, si engageant, si représentatif du Liban contemporain, que l'envie d'une édition libanaise s'est formalisée dans nos esprits», poursuit-il, faisant part d'un «souhait d'être au plus près de l'actualité littéraire libanaise, des préoccupations et des engagements des écrivains contemporains, pour faire entendre le Liban d'aujourd'hui avec la force et la poésie de leurs mots».

Les talents libanais seront donc nombreux à Toulouse en juin: Hoda Barakat, Jabbour Douaihy, Hanan el-Cheikh, Vénus Khoury-Ghata, Charif Majdalani, Georgia Makhlouf, Diane Mazloum, Alexandre Najjar, Salah Stétié, Hyam Yared, et bien évidemment l'incontournable Amin Maalouf. Un hommage sera également rendu à Andrée Chedid, disparue en 2011. «Un large éventail de la littérature libanaise sera ainsi à l'honneur dans toute la métropole toulousaine avec des lectures dans les théâtres, des rencontres dans les librairies et les bibliothèques de toute la région Midi-Pyrénées, des échanges entre les écrivains de France et du Liban», confie M. Roué.

Le «voyage» littéraire passera également par la Syrie, souligne-t-il, «puisque nous invitons quelques écrivains et journalistes syriens – Rosa Yassin Hassan et Hala Kodmani notamment – à Toulouse». L'œuvre du poète Adonis sera aussi saluée.

Beyrouth pourrait-elle bientôt jouer les hôtes du Marathons des mots? «Pourquoi pas, répond M. Roué, mais il existe déjà de belles manifestations littéraires au Liban qui font toutes une belle place à la littérature francophone. Nous avons un partenariat fort avec l'association tunisienne Ness el-Fen qui organise prochainement la 4e édition d'al-Kalimat, le Marathon des mots de Tunis. Charif Majdalani et Hyam Yared ont été nos invités, et cette année Joumana Haddad a accepté de nous rejoindre pour participer aux rencontres littéraires... Sa présence et sa parole sont très attendues par nos amis tunisiens.»

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