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Liban - Polémique

Conflit à caractère confessionnel à l’UL

Les étudiants de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'Université libanaise à Tripoli contestent la désignation d'un doyen chrétien et choisissent l'escalade.

Vue du sit-in observé mardi dernier par les étudiants de la faculté des sciences économiques et de gestion, section 3, de l’Université libanaise à Tripoli, pour protester contre la nomination de M. Antoine Tannous à la tête de la faculté. Photo Amer Aussman

La révocation de M. Antoine Tannous, nommé récemment directeur à la faculté des sciences économiques et de gestion, section 3, de l'Université libanaise (UL) à Tripoli, n'a pas été bien accueillie par les étudiants dudit établissement. Ces derniers, qui ne sont pas à court de moyens pour exprimer leur mécontentement, affirment que la révocation n'est efficace que si « Mohammad Tout » est nommé à la tête de la faculté.

« Nous poursuivrons notre sit-in jusqu'à ce que le recteur de l'université tienne ses promesses », affirme ainsi à L'Orient-Le Jour Naïm Maasarani, responsable des universités au courant al-Azm. « Nous n'aurons de répit que lorsque les droits de la ville seront rétablis au sein de l'Université libanaise, poursuit-il. Dès demain (aujourd'hui), les étudiants de la faculté des sciences économiques et de gestion seront rejoints par les étudiants de toutes les autres facultés de l'UL à Tripoli dans cette grève ouverte. »
L'affaire de l'UL a éclaté mardi, suite à la nomination par le recteur, Adnane Sayyed, de M. Antoine Tannous à la tête de la faculté. Les étudiants n'ont pas tardé à protester contre cette mesure, observant à cet effet un sit-in devant le siège de la faculté à Tripoli. Ils estiment que, « selon les us et les coutumes, le conseil des six facultés de gestion doit représenter les différentes confessions ». Or avec la nomination de M. Tannous, la communauté sunnite n'est plus représentée au sein de ce conseil. Une mesure qui lèse les sunnites de Tripoli, affirment les étudiants, « d'autant que le directeur de la faculté a un rôle primordial dans la prise des décisions qui définissent la politique de la faculté ou qui régissent les stratégies dans l'université et les régions ».
Une source proche du dossier a indiqué à L'Orient-Le Jour que le recteur de l'UL « répartit les directeurs dans les différentes branches de l'université de manière à préserver la diversité ». Selon cette source, M. Sayyed « a demandé aux conseils des sections d'élire cinq personnes de différentes communautés qui soient éligibles au poste de directeur, justement pour préserver cette diversité et pour que l'UL reste un lieu de rencontre des différentes confessions ». « C'est partant de ce principe qu'il a nommé M. Tannous », note la source. Une mesure qui n'a pas été bien accueillie dans les milieux sunnites de Tripoli « où pour la première fois, les différentes forces sunnites de la ville – courant du Futur, courant al-Azm (Nagib Mikati) et les karamistes – se sont ralliées de manière sectaire contre cette nomination ». Elles appellent à « la création d'une Université libanaise indépendante au Liban-Nord, un projet que défend d'ailleurs, depuis plusieurs années déjà le courant du Futur qui appelle à la création de cinq universités libanaises sur l'ensemble du territoire ».
En nommant M. Antoine Tannous à la tête de la faculté des sciences économiques et de gestion de Tripoli, la communauté sunnite a été écartée, « mais l'équilibre a été rétabli dans d'autres branches de l'UL ». Comme c'est le cas à la faculté de droit « où aucun directeur chrétien n'a été nommé, sans que cela ne suscite pour autant une polémique ». Pour cette source, « les sunnites de Tripoli ont des griefs contre les positions politiques de M. Tannous et estiment qu'il ne représente pas la ville de Tripoli ».

Prestation « irresponsable »
Les réactions à cette affaire qui prend des mesures confessionnelles démesurées ne se sont pas fait attendre. Le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, a ainsi qualifié d'« irresponsable » la prestation du recteur de l'UL qui, selon lui, « mène à des résultats qui risquent d'empirer ». « La manière de procéder à l'UL pose un grave problème, explique-t-il à L'Orient-Le Jour. Le recteur est en train de rectifier ses fautes en en commettant d'autres. De plus, il s'est rétracté sur plus d'une décision, ce qui a créé des susceptibilités desquelles nous aurions pu nous passer. »
M. Bou Saab souligne que M. Sayyed « aurait dû mieux examiner le dossier des nominations ». Il ajoute : « En tant que ministre, je n'ai pas d'autorité dans ce cadre. L'UL est une université autonome et les nominations relèvent des prérogatives du recteur. Mais je ne vous cache pas qu'il ne nous a pas consultés à ce sujet. »
Dans une interview accordée à la LBCI, M. Bou Saab a souligné que « la révocation de M. Tannous est une injustice », appelant l'ancien Premier ministre Nagib Mikati à intervenir.
De son côté, le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souaïd, a déclaré sur son compte Twitter que « la nomination d'Antoine Tannous à Tripoli ne porte pas atteinte aux droits d'une quelconque communauté, mais c'est l'assurance que Tripoli est une ville de coexistence harmonieuse intercommunautaire, comme le veulent ses habitants ».
Selon une source du courant des Marada, citée par la LBCI, « le nombre des directeurs musulmans de l'Université libanaise à Tripoli est supérieur à celui des directeurs chrétiens » et cela n'a pas pour autant poussé le courant à objecter. Pour le courant du Futur, le recteur de l'UL a « nommé des directeurs chrétiens sur base politique et en faveur des forces du 8 Mars ». Il a expliqué dans ce cadre que le recteur a nommé « onze directeurs sunnites contre treize chiites, alors que selon les us et coutumes l'équilibre entre les deux communautés doit être respecté ». Il a enfin estimé que la solution consiste à « revoir les nominations ».

La révocation de M. Antoine Tannous, nommé récemment directeur à la faculté des sciences économiques et de gestion, section 3, de l'Université libanaise (UL) à Tripoli, n'a pas été bien accueillie par les étudiants dudit établissement. Ces derniers, qui ne sont pas à court de moyens pour exprimer leur mécontentement, affirment que la révocation n'est efficace que si « Mohammad...

commentaires (3)

c'est la jeunesse qui n'a pas pu se faire une idee du monde et de leurs environnements que par les idees et acquis de leur parents respectif ... en d'autre termes il ne font que materialiser les idees de leurs exemples (leurs parents et environnement)

Bery tus

16 h 33, le 06 février 2015

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Commentaires (3)

  • c'est la jeunesse qui n'a pas pu se faire une idee du monde et de leurs environnements que par les idees et acquis de leur parents respectif ... en d'autre termes il ne font que materialiser les idees de leurs exemples (leurs parents et environnement)

    Bery tus

    16 h 33, le 06 février 2015

  • L'HÉBÉTUDE ET L'IDIOTIE... MALHEUREUSEMENT... CHEZ LA JEUNESSE... DIEU SOIT LOUÉ QUE CE N'EST PAS TOUTE LA JEUNESSE MAIS UNE PARTIE MALADE SEULEMENT !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 31, le 06 février 2015

  • ça donne envie d'embaucher des économistes de l'UL n'est-ce-pas ? les départements d’économie de l'USJ et l'AUB ont de beaux jours devant eux. même au prix que ça coûte.

    Lebinlon

    10 h 24, le 06 février 2015

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