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Campus - Libre cours

Le sida n’a rien de honteux

Zuheir Kreidieh, au Festival international du film de Beyrouth, au micro de France 24.

C'est le message que Zuheir Kreidieh, jeune étudiant en audiovisuel à l'Iesav, veut communiquer au monde. À ceux qui ont le virus, mais aussi, mais surtout aux autres, « ceux qui jugent, ceux qui condamnent, ceux qui discriminent et qui cherchent à réduire les personnes atteintes du virus du sida à leur maladie ». Dans son court-métrage Veux-tu m'épouser présenté au Festival international du film de Beyrouth (Biff), en octobre 2014, le cinéaste en devenir raconte sa propre histoire, celle d'un homme, au printemps de la vie, qui découvre, d'une manière brutale et sans ménagement, son infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Un documentaire de 22 minutes qui met en lumière les réactions de la famille et de l'entourage de Zuheir face à sa maladie et dans lequel le réalisateur, sa mère et ses proches jouent chacun son propre rôle. « Je veux envoyer à travers ce travail un message à la société, pour contribuer à changer son attitude face aux personnes infectées par le virus du sida mais aussi pour changer l'attitude des gens atteints du VIH face à leur maladie : comment voulez-vous être acceptés si vous ne vous acceptez pas vous-mêmes ? » lance le jeune homme de vingt-cinq ans qui espère, à travers son film, pouvoir atteindre le public le plus large possible.
Pour raconter son histoire en une vingtaine de minutes, le réalisateur a dû effectuer un tournage de trois jours. « La scène avec ma mère par exemple, un passage d'environ cinq minutes, a duré une heure et demie. Elle et moi avons discuté longtemps pour arriver à ce que je voulais », explique Zuheir, qui a tenu à préserver la spontanéité et le naturel de ses « acteurs » devant la caméra. Cette conversation entre la mère et son fils tourne aussi autour de l'orientation sexuelle du jeune homme qui ne cache pas son homosexualité. « J'en parle librement. Mais je refuse l'association que les gens font, souvent, entre le VIH et l'homosexualité. Si j'étais hétérosexuel, on aurait vu ma copine dans le film », tient-il à préciser.

Accepter sa maladie et avancer
Accepter sa maladie n'a pas été chose facile pour Zuheir. L'annonce de son affection fut un moment de grand bouleversement pour le jeune étudiant, qui avait 22 ans à ce moment-là, et pour ses proches. « Apprendre que j'étais infecté par le virus du sida m'a choqué au début... Puis, je me suis dit : que tu l'aimes ou non, c'est quelque chose qui va t'accompagner toute ta vie. » Un moment-clé pour Zuheir, qui fera fi des conseils de « cacher sa maladie » que certains lui avaient prodigués, et qui décide d'accepter sa situation et de reprendre le contrôle de sa vie en poursuivant ses rêves, notamment celui de compléter ses études et de devenir cinéaste. Spontanément, le jeune homme prend un crayon et une feuille et se met à écrire – sans savoir ce qu'il fera de ces écrits –, ce qui deviendra des mois plus tard le mot qu'il prononcera au Biff avant la projection de son court-métrage.

Aujourd'hui, et bien qu'il soit sous médicaments, Zuheir Kreidieh arrive à « oublier qu'il a le virus du sida ». L'ambitieux cinéaste en devenir, les yeux rivés sur l'avenir, a de multiples projets en tête. D'abord décrocher sa licence en audiovisuel à la fin de l'année universitaire en cours. Mais avant, la réalisation de son film de diplôme, « un film fantastique qui tourne autour des troubles mentaux », laisse-t-il entrevoir.

C'est le message que Zuheir Kreidieh, jeune étudiant en audiovisuel à l'Iesav, veut communiquer au monde. À ceux qui ont le virus, mais aussi, mais surtout aux autres, « ceux qui jugent, ceux qui condamnent, ceux qui discriminent et qui cherchent à réduire les personnes atteintes du virus du sida à leur maladie ». Dans son court-métrage Veux-tu m'épouser présenté au Festival...

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