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Moyen Orient et Monde - Histoire

Londres honore la Magna Carta

Les festivités pour commémorer les 800 ans de la vénérable « Grande Charte » se sont ouvertes hier et se clôtureront le 15 juin, date du paraphe du document par le roi Jean Sans Terre et des barons rebelles.

Les quatre derniers exemplaires originaux connus de la Magna Carta sont exposés pour la première fois à Londres, à l’occasion des 800 ans de la vénérable « Grande Charte ». Ce document, écrit en latin, est considéré comme le texte fondateur de la démocratie et du droit constitutionnel modernes.

Les quatre derniers exemplaires originaux connus de la Magna Carta étaient réunis pour la première fois hier à Londres, a rapporté l'AFP, à l'occasion du lancement des célébrations des 800 ans de ce texte fondateur de la démocratie et du droit constitutionnel modernes.
Anthony Clarke, juge à la Cour suprême britannique, fait partie de ceux qui pensent que le document revêt une importance toute particulière de nos jours, au moment où les gouvernements occidentaux cherchent un équilibre entre la nécessité d'assurer la sécurité des citoyens et le respect des droits individuels, de la primauté du droit et de la justice. La « Grande Charte », signée par le roi d'Angleterre Jean Sans Terre le 15 juin 1215 sous la pression de barons rebelles soucieux de limiter l'arbitraire royal, a inspiré de nombreux textes juridiques dont la Pétition des droits de 1628, la Constitution des États-Unis de 1789 ou encore la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.
Ils sont 1 215 chanceux, sur les 50 000 postulants, à avoir été tirés au sort pour voir de leurs propres yeux, entre hier et demain, les quatre copies regroupées à la British Library. La bibliothèque nationale expose ses deux précieux exemplaires aux côtés de celui de la cathédrale de Lincoln (centre-ouest de l'Angleterre) et de celui de la cathédrale de Salisbury (sud de l'Angleterre). Ces quatre parchemins, seuls rescapés des copies faites juste après l'accord scellé entre Jean Sans Terre et les barons à Runnymede, en bordure de la Tamise, à l'ouest de Londres, seront ensuite transférés pour une journée d'exposition au public, jeudi, au Parlement de Westminster. Les curieux connaissant le latin pourront tenter de déchiffrer les 63 clauses qui ont toujours une grande résonance huit siècles après leur rédaction.
« Aucun homme libre ne sera arrêté ni emprisonné, ou dépossédé de ses biens, ou déclaré hors-la-loi, ou exilé, ou exécuté de quelque manière que ce soit, et nous n'agirons pas contre lui et nous n'enverrons personne contre lui sans un jugement légal de ses pairs et conformément à la loi du pays », édicte la plus célèbre d'entre elles, la clause 39. Le texte, annulé par le pape Innocent III quelques semaines après sa signature, avait été rétabli dans une version moins radicale en 1216 par le régent du jeune Henri III. Il est ensuite plus ou moins tombé dans l'oubli jusqu'au XVIIe siècle, mais ses principes sont devenus « un puissant cri de ralliement international contre l'usage arbitraire du pouvoir », estime la British Library.

Printemps arabe et droit du commerce
Anthony Clarke relève qu'en de nombreux endroits du monde, beaucoup continuent de se réclamer des principes de la Magna Carta pour exiger un accès universel à la justice, l'égalité devant la loi et l'encadrement juridique du pouvoir politique. De fait, l'association Magna Carta Trust, qui gère le mémorial de Runnymede, estime que l'importance du document médiéval est grandissante : « 800 ans après, les plus beaux jours de la Magna Carta sont encore devant elle. » « Symbole de la liberté, de la démocratie et de la règle de droit, elle se jette contre les rives du despotisme », brandit l'association, selon qui les « principes établis dans la Magna Carta ont inspiré le printemps arabe ».
L'avocat David Wootton, ancien lord-maire de la City de Londres, pointe un autre héritage : le droit anglais est devenu la « monnaie commune » du commerce mondial précisément grâce aux protections établies par cette charte. « Les investisseurs considèrent que leur argent est en sécurité ici (à Londres) en raison des protections prévues par le système juridique », explique-t-il, rappelant la « relation très étroite entre le développement économique, le développement social et la qualité du système juridique d'un pays ».
Des centaines d'événements – expositions, débats, conférences, dîners, spectacles – sont prévus cette année à travers toute l'Angleterre pour fêter dignement les 800 ans de cette vénérable charte, dont une journée de commémorations internationales le 15 juin à Runnymede.

Les quatre derniers exemplaires originaux connus de la Magna Carta étaient réunis pour la première fois hier à Londres, a rapporté l'AFP, à l'occasion du lancement des célébrations des 800 ans de ce texte fondateur de la démocratie et du droit constitutionnel modernes.Anthony Clarke, juge à la Cour suprême britannique, fait partie de ceux qui pensent que le document revêt une...

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