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Liban

Entre le CPL et les FL, la « purification de la mémoire » de trente années de haine et d’hostilité

Nul ne l'a relevé clairement, mais c'est un progrès qualitatif dans le dialogue entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre que laisse entrevoir une petite phrase prononcée par Samir Geagea il y a quelques jours, dans laquelle il affirmait que « la question de la présidence (de la République) a été provisoirement mise de côté », parce que source de désaccord entre les deux formations représentatives de l'électorat chrétien.
Dans ce parcours délicat qui porte sur un contentieux de quelque trente années, il est normal qu'un certain temps de maturation soit nécessaire, pour purifier une mémoire conflictuelle remplie de haine et d'hostilité, et pour dépasser des blocages qui datent des années 80, a affirmé hier en substance une source responsable des Forces libanaises citée par l'agence al-Markaziya.
Il y a lieu de rappeler que les deux hommes se sont fait face, militairement, durant l'année 1990 (février-avril 1990). Le 30 janvier 1990 éclata en effet ce que les Forces libanaises nommèrent « la guerre d'élimination » qui les opposa à des troupes de l'armée régulière restées loyales au général Michel Aoun. Ce fut sans aucun doute l'épisode le plus tragique des quinze années de guerre au Liban : combats fratricides meurtriers qui firent des centaines de morts, destructions de villages et de quartiers chrétiens à Beyrouth, séparation de familles et affaiblissement général du camp chrétien. Cet épisode dura jusqu'à fin avril 1990.
Selon la source citée, le dialogue est sur le point de déboucher sur la publication d'une « déclaration d'intention », première étape d'un parcours qui doit en comprendre deux autres et être couronné d'une rencontre entre Samir Geagea et Michel Aoun.
« Cette rencontre n'est pas un but en soi, précise-t-on de même source, mais couronne un parcours. L'objectif, lui, est la purification de la mémoire et l'établissement d'une relation aussi bien politique que sociale, nationale et chrétienne entre le Courant patriotique et les Forces libanaises. »
Et de souligner que, dans les milieux chrétiens, certains cherchent à torpiller ce rapprochement, comme l'a bien montré une séquence de caméra de surveillance diffusée par la OTV montrant Sethrida Geagea, au Parlement, se félicitant de la riposte israélienne à l'opération du Hezbollah dans les fermes de Chebaa, mercredi. En fait, l'épouse de Samir Geagea affirmait : « Dieu nous garde d'une guerre ouverte... » avec Israël, après l'attaque du Hezbollah.
Par ailleurs, la source citée a démenti que le général Aoun ait posé comme condition au dialogue l'appui de Samir Geagea de sa candidature à la présidence.
« Ce qui se publie dans la presse manque généralement de précision, a-t-il affirmé. Et parfois il est purement et simplement inventé. Les discussions en cours sont entourées du plus grand secret, pour en garantir le succès. Comme tout le monde, nous sommes impatients de voir ce dialogue aboutir, mais nous voulons voir la réconciliation entre les deux courants scellée une fois pour toutes, et non pas provisoirement. »

Nul ne l'a relevé clairement, mais c'est un progrès qualitatif dans le dialogue entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre que laisse entrevoir une petite phrase prononcée par Samir Geagea il y a quelques jours, dans laquelle il affirmait que « la question de la présidence (de la République) a été provisoirement mise de côté », parce que source de désaccord entre...

commentaires (3)

DE "TANT-PIS" ET DE "S'EN-FOUT"... QUI VA PURIFIER LA MÉMOIRE DE QUI... OU... QUI ?

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 52, le 31 janvier 2015

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Commentaires (3)

  • DE "TANT-PIS" ET DE "S'EN-FOUT"... QUI VA PURIFIER LA MÉMOIRE DE QUI... OU... QUI ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 52, le 31 janvier 2015

  • Si l'on peut pardonner à GMA d'avoir déclenché une suicidaire "guerre de libération" et provoqué ainsi des destructions sans nombre. Si l'on peut - plus difficilement, certes - lui pardonner d'avoir abandonné ses hommes pendant qu'il courait comme un lapin se réfugier à l'ambassade de France. Si l'on peut de même, lui pardonner de s'être fait recevoir comme un chef d'Etat en Syrie, sans se soucier du sort de ces mêmes soldats emprisonnés et torturés pour le seul crime de lu avoir fait confiance. Si l'on peut lui pardonner encore de cautionner l'occupation du Liban par les pasdarans iraniens (Que le passeport des miliciens soit libanais ne change rien à la chose). Ce que l'histoire ne lui pardonnera jamais c'est d'avoir, par sa "guerre d'élimination", assassiné politiquement les chrétiens du Liban, ne leur laissant d'autre choix que d'être des "chrétiens chiites" ou des "chrétiens sunnites".

    Yves Prevost

    07 h 04, le 31 janvier 2015

  • Ou, des chréti(e)ns indigènes dans toute leur splendeur !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 37, le 31 janvier 2015

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