Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Les bronzes en liberté d’Huguette Caland

Plongée dans l'univers d'Huguette Caland à la galerie Janine Rubeiz qui, à travers une sélection de bronzes présentés dans une inventive et harmonieuse scénographie, revient sur l'œuvre sculpturale de l'artiste.

Une belle scénographie claire, lumineuse, inventive, tonique, à l’image de l’artiste.

Si, pour beaucoup, son nom évoque spontanément une œuvre picturale aux multiples supports, Huguette Caland n'en a pas moins pratiqué la sculpture sous ses différentes formes. À partir des années quatre-vingts et dans l'atelier parisien de l'artiste roumain George Apostu qui, confiait-elle, «m'a beaucoup encouragée à faire de la sculpture», elle se lance en façonnant une première série de terra-cotta et quelques pièces taillées dans le granit. Un ensemble d'œuvres plutôt abstraites, de moyenne dimension, qu'elle tenait à couler dans le bronze. Souhait qu'elle ne concrétisera que très récemment dans une fonderie de Los Angeles où elle réside.

Érotisme espiègle
Présentées sur une fabuleuse table centrale aux contours tentaculaires, tout en courbes et sinuosités, inspirée des lignes spécifiques au dessin d'Huguette Caland – et spécifiquement conçue pour cette exposition par l'architecte et designer Karim Begdache –, une douzaine de silhouettes en bronze (éditées chacune en 3 exemplaires seulement) aux formes indéterminées semblent directement sorties des toiles de l'artiste.

Deux têtes fondues dans un corps-cœur; une paire de jambes culbutant dans une masse enveloppante; deux bedaines se chevauchant, mais encore un enchevêtrement d'autres parties plus intimes des silhouettes humaines... Il se dégage de ces figures, bribes d'anatomies et de personnages à la charpente solide et au grain puissant, un frétillant érotisme. Ainsi que la joyeuse fantaisie, l'audace, les rondeurs et l'espiègle liberté propres à l'art de Caland. «Maman a toujours dit que c'est sa main qui dirigeait son travail. Que rien n'était intentionnel. Et que les formes et les lignes qu'elle traçait étaient le fruit de ses fantasmes», explique sa fille Brigitte.

Un ensemble qui évoque d'ailleurs sa présence, sa personnalité, son physique même. En une sorte d'autoreprésentation sur le mode de l'autodérision. Puissamment appuyée par la scénographie de l'exposition qui a emprunté des œuvres picturales de son univers intime. Comme cette série de 7 bois peints détachés des cadres des fenêtres-meurtrières de sa maison à Venice, en Californie, qui ne sont évidemment pas à vendre mais servent uniquement d'écrin au présentoir de sculptures. Lequel est également ceint d'une immense peinture de près de 2 x 10 m aux couleurs vivifiantes courant sur le mur d'en face. Une huile sur toile représentant des bouches et des visages inversés-renversés, typique de la malicieuse irrévérence de l'artiste. «Une œuvre de 1970 précédemment montrée à la fête de l'Humanité à Paris une première fois et lors de la rétrospective qui lui a été consacrée au BEC il y a deux ans», indique sa fille.

Une scénographie claire, lumineuse, inventive, tonique, à l'image d'Huguette Caland. «Une personnalité à tiroirs, pleine d'idées, de ressources, de courage, de vie, d'optimisme dont on a voulu montrer tous les aspects, signale la galeriste Nadine Begdache. En mettant notamment en lumière, à travers ces bronzes, son approche simple et directe à la matière ainsi que les liens entre les différentes périodes et médiums qui ont marqué sa riche production.»

Enfin, le choix du présentoir en table plutôt qu'en socles classiques a également été inspiré «de ces groupes de sculptures posées sur sa grande table de travail dans sa résidence à Venice et qui formaient comme une procession de personnages silencieux l'entourant, l'accompagnant, observant en témoins muets l'évolution de ses créations artistiques ou encore ses relations professionnelles ou sociales», précise aussi la galeriste. Qui a ainsi reporté en quelque sorte l'ambiance qui règne chez cette artiste qui n'a jamais érigé de frontières entre sa vie et son art.
À (re)découvrir jusqu'au 28 février.

*Raouché, immeuble Majdalani, rez-de-chaussée. Horaires d'ouverture : du mardi au vendredi de 10h à 19h ; Samedi de 10h à 14h. Tél. 01/868290.

 

Lire aussi
Des expositions à ne pas rater en 2015 à Beyrouth


Pour mémoire
Les œuvres sensuelles de Caland à l'honneur à New York

Si, pour beaucoup, son nom évoque spontanément une œuvre picturale aux multiples supports, Huguette Caland n'en a pas moins pratiqué la sculpture sous ses différentes formes. À partir des années quatre-vingts et dans l'atelier parisien de l'artiste roumain George Apostu qui, confiait-elle, «m'a beaucoup encouragée à faire de la sculpture», elle se lance en façonnant une première...

commentaires (2)

Quel vocabulaire lyrique ...! la description en 4D est tellement incertaine et précise ...que je me sent tout désorienté .....

M.V.

11 h 36, le 31 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Quel vocabulaire lyrique ...! la description en 4D est tellement incertaine et précise ...que je me sent tout désorienté .....

    M.V.

    11 h 36, le 31 janvier 2015

  • PRIÈRE : L'EXPLICATION EST REQUISE ! DE L'ART... OU DU... BAZAR ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 54, le 31 janvier 2015

Retour en haut