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Liban - Citoyen grognon

Contre la justice par le crime

« Le juge Peter Germanos requiert la peine de mort contre six personnes... » Le communiqué publié est laconique. La sentence horrible à imaginer. Six jeunes gens risquent la pendaison « pour leur implication dans l'assassinat » du jeune Yves Nawfal, la nuit du 9 au 10 janvier.
Inadmissible qu'au pays du Cèdre on requiert encore la peine de mort ! Qu'on appelle au crime pour sanctionner un meurtre. Qu'on instaure la justice par le crime. Qu'on justifie cette mesure par le sacro-saint principe du respect de l'article 549 du code pénal. Le caractère prémédité et révoltant de l'assassinat du jeune Yves qui fêtait ses 27 printemps n'est certes pas discutable. Pas plus que l'armement qui circule librement au sein de la population libanaise dans sa totalité, jeune et moins jeune. Encore moins l'impunité dont jouissent un grand nombre de criminels à travers le pays.
Mais la peine de mort n'est autre qu'une vengeance, un appel institutionnalisé à venger la mort par la mort. Un appel qui fait dramatiquement écho aux revendications d'une population en colère. « Ces assassins méritent d'être pendus », dit-on si facilement, dans l'ignorance, sans mesurer les conséquences de tels propos. La peine capitale n'a pourtant jamais découragé les criminels. Les études internationales sont là pour le montrer. Et puis la violence ne peut qu'engendrer la violence. L'histoire du Liban le prouve assez.
« Deux crimes ne font pas une justice, a toujours martelé Walid Slaiby, initiateur de la lutte abolitionniste au Liban et défenseur des droits de l'homme. Au lieu de commettre un deuxième crime, œuvrons à lutter contre le premier crime. »
Ce message aux autorités n'est pas près d'aboutir, même s'il résume à lui seul les arguments des abolitionnistes libanais. Parmi lesquels deux anciens ministres de la Justice : d'abord Ibrahim Najjar, membre de la Commission internationale contre la peine de mort, qui a toujours refusé de signer des condamnations à la peine capitale. Ensuite, Chakib Cortbaoui qui s'est engagé à ne jamais signer d'arrêt de mort, car « on ne tue pas une personne au nom d'une société », sinon « il n'y a plus de différence entre l'assassin et nous ». Sans parler du bâtonnier de Beyrouth, Georges Jreige, qui invite tous les avocats du pays à prendre position contre cette « vengeance organisée ».
L'État manie alors l'esquive, invoquant la conjoncture locale ou régionale, et commue des peines de mort en prison à perpétuité. Mais il persiste dans son refus d'abolir la peine de mort. Tout en rechignant à constater son lamentable échec dans la lutte contre le crime.
Cinquante-sept condamnés attendent aujourd'hui leur exécution dans les couloirs de la mort. La dernière exécution remonte pourtant à l'année 2004, à plus de dix ans, ce qui constitue un moratoire de fait. Le Liban renouera-t-il avec la peine capitale dans toute sa barbarie ou fera-t-il un pas de géant vers le respect des droits de l'homme ?

« Le juge Peter Germanos requiert la peine de mort contre six personnes... » Le communiqué publié est laconique. La sentence horrible à imaginer. Six jeunes gens risquent la pendaison « pour leur implication dans l'assassinat » du jeune Yves Nawfal, la nuit du 9 au 10 janvier.Inadmissible qu'au pays du Cèdre on requiert encore la peine de mort ! Qu'on appelle au crime pour sanctionner...

commentaires (2)

Trève de bien-pensence ou de politiquement correct à 1 sou ! Les trois sous-merdes kouachi et coulibaly ont bel et bien été exécutés, sans aucun état d'âme, en France, pays qui a pourtant aboli la peine de mort en 1981. Cette racaille ne mérite aucune compassion, aucune réflexion philosophique profonde pour la raison évidente qu'il ne s'agit pas d'êtres humains, mais d'objets malfaisants qu'on envoie au broyeur pour recyclage en chiottes.

Paul-René Safa

10 h 04, le 31 janvier 2015

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Commentaires (2)

  • Trève de bien-pensence ou de politiquement correct à 1 sou ! Les trois sous-merdes kouachi et coulibaly ont bel et bien été exécutés, sans aucun état d'âme, en France, pays qui a pourtant aboli la peine de mort en 1981. Cette racaille ne mérite aucune compassion, aucune réflexion philosophique profonde pour la raison évidente qu'il ne s'agit pas d'êtres humains, mais d'objets malfaisants qu'on envoie au broyeur pour recyclage en chiottes.

    Paul-René Safa

    10 h 04, le 31 janvier 2015

  • VAUT MIEUX DONC LES RÉCOMPENSER EN LES LOGEANT À PERPÉTUITÉ DANS CES HOTELS DE CINQ ÉTOILES QUE SONT DEVENUES LES PRISONS... AVEC T.V., P.C. ET PORTABLE ? IL Y A CRIME ET CRIME.. CRIMINELS ET CRIMINELS.. CERTAINS DEVRAIENT ÊTRE ÉRADIQUÉS POUR PRÉSERVER LES VIES D'AUTRES VICTIMES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 33, le 31 janvier 2015

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