La France entière, et le monde avec elle, se sont levés pour applaudir les victimes de Charlie, pour rendre hommage à la liberté sacrée d'expression, pour rendre hommage tout simplement à l'homme meurtri.
Où en sommes-nous , nous libanais ? Cela fait des dizaines d'années qu'un penseur, un politicien, un homme tout simplement qui aime notre Liban meurt de la pire façon.
Révoltés, on quitte le pays par centaines, par milliers pour retrouver un moment de paix, pour être respectés ou pour voir plus clair.
Oui, à présent on voit très clair, on voit la mort banalisée, des dirigeants qui se croient invincibles dans leur carcasse de loups dévorant ce qu'ils peuvent sans conscience, sans répit, et derrière eux des moutons de Panurge croyant qu'une simple faveur de ce dirigeant – censé faire son travail – suffit pour lui attribuer cette tâche combien sacrée : le service public.
Maintenant que je suis loin de toi, mon Liban, je refuse de me morfondre dans la douleur ou tout simplement de vivre dans le déni, ou vivre ma confession comme seule identité.
Je suis libanaise et libanais avant tout !
Ce qui m'unit à toi, libanais, c'est l'amour de mon pays, l'amour de notre Liban et c'est le nôtre, ensemble.
Tu es meurtri chaque jour mais nous ne t'abandonnerons jamais.
Voir le monde se lever et applaudir les victimes de Charlie devrait nous porter à nous lever, nous aussi. Commençons à le faire et le monde se lèvera avec nous. Il suffira alors de dire : Je suis libanais.
Nada R. FARHAT
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