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Violences au Liban-sud : les responsables libanais, entre condamnations et mises en garde

Des véhicules en feu à la frontière du Liban avec Israël, le 28 janvier 2015 REUTERS/Maruf Khatib

Plusieurs figures politiques libanaises se sont exprimées mercredi après l'attaque du Hezbollah contre un convoi militaire israélien dans la zone occupée des hameaux de Chebaa, à la frontière libano-israélienne.

Le Premier ministre libanais Tammam Salam et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil ont tous deux assuré que le gouvernement tient au respect de la résolution 1701. "L'escalade israélienne dans les régions frontalières vise à ouvrir la porte à de graves événements qui ne sont pas dans l'intérêt de la paix et de la stabilité dans la région", a indiqué M. Salam. "Le Liban tient à la résolution 1701 du Conseil de sécurité", a-t-il poursuivi. M. Bassil a pour sa part condamné "le bombardement qu'a subi le Liban de la part d'Israël en réponse à l'opération faite depuis les fermes de Chebaa à l'extérieur de la Ligne bleue".

Le mouvement Résistance islamique, l'aile militaire du Hezbollah, a indiqué mercredi dans un communiqué qu'"un groupe des martyrs de Kuneitra (...) a atteint avec des roquettes (...) un convoi militaire israélien". "Plusieurs véhicules ont été détruits et il y a des victimes", a ajouté le groupe chiite. L'attaque, suivie de bombardements de représailles au Liban-sud, a causé la mort de deux soldats israéliens. Un casque bleu espagnol de la Force intérimaire des Nations Unie au Liban (Finul) a également été tué lors des violences de mercredi, ont indiqué les autorités espagnoles.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'Onu, votée en 2006 à la fin du conflit entre Israël et le Hezbollah, appelle, entre autres, à la cessation des hostilités entre les deux pays et prévoit le déploiement des forces armées libanaises et de la Finul au Liban-sud.

 

(Voir les images de l'attaque ici)

 

"L'armée pourrait subir les conséquences (de l'attaque au Liban-sud), alors qu'elle n'a pris aucune décision sur ce sujet, de même que le peuple libanais", a pour sa part affirmé le chef des Forces libanaises (FL) Samir Geagea. "Nous nous attendions à tout, sauf à ce que la réponse se fasse à partir du territoire libanais", a-t-il ajouté.

Le 18 janvier, six combattants du Hezbollah et un général des Gardiens de la révolution iraniens ont été tués lors d'un raid israélien à Kuneitra, sur la partie syrienne du plateau du Golan. Lors des funérailles, les militants du mouvement chiite armé avaient appelé à la vengeance et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours vendredi.

"Comment le Hezbollah se permet-il de faire subir à tout le peuple libanais les conséquences de ses décisions, alors qu'au même moment, il entame un dialogue avec le parti du Futur (depuis décembre 2014, ndlr)", s'est interrogé le chef des FL. "Nous allons voir dans les heures qui viennent les conséquences de l'attaque au Liban-sud. Mais le Hezbollah n'a pas le droit de provoquer une seule sortie aérienne israélienne au dessus du Liban. Il est responsable de tout ce qui se passe au sud", a-t-il insisté.

Le bloc parlementaire du Futur a rejeté "toute action pouvant impliquer le Liban dans ce qui ne sert pas ses intérêts et qui ne bénéficie pas d'une unanimité de leur part". "Les décisions d'ordre national, notamment les décisions de guerre et de paix, relèvent du Conseil des ministres et aucune partie n'a le droit de réquisitionner la volonté du peuple libanais ni de remplacer ses institutions constitutionnelles" a insisté le bloc.

Les parlementaires ont par ailleurs mis en garde contre les "intentions agressives de l'ennemi israélien", estimant que la "sécurité et la paix du Liban se maintiennent en s'éloignant de tout acte dangereux et en respectant la résolution 1701." Et le députés de poursuivre : "Nous demandons au gouvernement d'effectuer les contacts nécessaires afin d'aboutir à une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu pour discuter de la situation délicate à la frontière-sud du Liban et empêcher toute éventuelle escalade."

 

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt  a de son côté estimé qu' "il semble que nous entrions dans une phase de grands bouleversements". "La cause principale (de ces développements, ndlr) est la folie israélienne, précisément celle (du Premier ministre israélien Benjamin, ndlr) Netanyahu, qui à travers l'opération de Kuneitra, voudrait renforcer sa position à la lumière des élections, comme il l'a fait à Gaza. Et la réponse, attendue, a eu lieu aujourd'hui. A la lumière de ces événements, il s'agit d'être prudent, au cas où Israël mènerait une nouvelle guerre contre le Liban", a estimé le leader libanais druze.

L'ancien président de la République libanaise Michel Sleiman a, pour sa part, appelé "les parties libanaises à soutenir le gouvernement". M. Sleiman a mis en garde contre les visées israéliennes, notamment celles "électorales" du Premier ministre israélien, estimant qu'Israël chercherait à provoquer des affrontements qui lui seront "profitables".

L'attaque revendiquée par le Hezbollah mercredi est la plus grave menée par le parti chiite libanais contre les soldats israéliens depuis la guerre de 34 jours qui les avait opposés durant l'été 2006.

 

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