Pfizer piétine, victime du dollar cher et des génériques

En quête de relais de croissance, le laboratoire pharmaceutique Pfizer doit non seulement faire face à des pertes de brevets, mais aussi à l'appréciation du dollar qui handicape ses ventes. Numéro un américain du secteur, le groupe new-yorkais a annoncé hier prévoir une érosion continue de ses ventes, en tablant sur des recettes comprises entre 44,5 et 46,5 milliards de dollars pour 2015.
Il espère enregistrer un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, compris entre 2,0 et 2,10 dollars.
Selon le directeur financier Frank D'Amelio, ces prévisions décevantes sont dues à des anticipations de pertes de brevets sur certains médicaments, évaluées à 3,5 milliards de dollars, et à des effets de change défavorables estimés à 2,8 milliards de dollars.
Avec le renchérissement du dollar face aux autres devises, le taux de change est devenu défavorable à Pfizer quand l'entreprise convertit en billet vert les ventes réalisées à l'étranger.
Pfizer pâtit en outre comme nombre de laboratoires pharmaceutiques de la concurrence des génériques avec la perte de brevets sur les « blockbusters », ces médicaments aux ventes annuelles dépassant le milliard de dollars.
L'ensemble des grands groupes pharmaceutiques traditionnels souffrent également d'une panne d'innovation, alors que les start-ups dans les biotechnologies prospèrent, à l'instar de l'américain Gilead Sciences et de ses médicaments vedettes onéreux contre l'hépatite C.
Pressé par les marchés, Pfizer s'active sur tous les fronts pour sécuriser ses bénéfices futurs. Il essaie d'étoffer sa recherche et son développement (R&D) dans l'espoir de trouver de nouvelles molécules et multiplie les partenariats dans les créneaux très lucratifs de l'immunothérapie et de l'oncologie.
L'an dernier, l'enveloppe consacrée à la R&D a augmenté de 9 % à 7,15 milliards de dollars. Sur les trois derniers mois, la hausse est même de 15 %.
En 2015, le budget alloué à la recherche serait compris entre 6,9 et 7,4 milliards de dollars. C'est à contre-courant de ses principaux rivaux comme le français Sanofi qui privilégient des partenariats externes à la recherche interne.

(Source : AFP)