Rifi répond à Kassem : La formule armée-peuple-résistance a fait son temps !

Fort d'une déclaration ministérielle qui a radié de son texte toute référence à la formule armée-peuple-résistance chère au Hezbollah, le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a rappelé hier à Naïm Kassem, le numéro 2 du Hezbollah, qui avait réutilisé cette formule dans l'un de ses discours, que toute tentative de la renflouer sera vivement dénoncée.
« La tentative du parti de faire revivre cette proposition, qui a disparu de la déclaration ministérielle, est une ruse verbale, destinée à faire endosser par l'armée et les forces de sécurité votre politique aventuriste et votre suivisme à l'égard de l'Iran, qui ont embourbé le Liban dans la guerre en Syrie », a déclaré le ministre de la Justice.
« Au Hezbollah, nous répondons donc franchement : cessez de ruser, mettez fin à votre fuite en avant ! Le Liban est plongé dans une épreuve qui exige de nous tous un appui sans réserve à l'armée et aux institutions de sécurité dans l'accomplissement de leur tâche nationale. Quant aux armes illégales que vous mettez au service de l'agenda régional de l'Iran, nous les rejetons en leur qualité de facteur principal d'affaiblissement de l'État. Ces armes, nous leur ferons politiquement face, dans l'assurance qu'elles ne prévaudront pas contre l'État, qui saura mettre en échec les projets d'hégémonie qui les accompagnent. Il vaudrait tellement mieux pour vous de vous retirer de Syrie et de corriger les fautes commises envers la patrie et votre peuple, plutôt que de persévérer à exposer le Liban au danger. »
Par ailleurs, réagissant à des voix appelant à l'autosécurité, le ministre de la Justice a affirmé : « Indépendamment des motifs, des intentions et des appréhensions des personnalités qui lancent de tels appels, l'expérience nous a appris que ces élucubrations sont le premier pas vers l'anarchie. Seules l'armée et les forces de sécurité protègent le Liban et les Libanais. Les Libanais font confiance à leur armée et à leurs forces de sécurité qui consentent aujourd'hui les plus hauts sacrifices pour protéger le Liban. Toute tentative de se procurer des armes à des fins d'autosécurité revient à affaiblir ces institutions, que nous devons unanimement appuyer pour leur permettre de remplir leur mission. En revanche, notre devoir national est de refuser tout armement illégal, de rester attachés aux institutions de l'État et aux résolutions internationales susceptibles de nous aider à protéger les frontières du Liban. »