Washington prudent sur la situation à Kobané après l'éviction de l'EI

Les responsables américains restaient prudents lundi sur la situation à Kobané en Syrie, après l'annonce sur place de l'éviction de l'organisation de l'Etat islamique (EI) par les forces kurdes.

"Kobané reste disputée", a affirmé la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. "Les forces anti-EI contrôlent approximativement 70% du territoire à Kobané et près de Kobané", a-t-elle ajouté, soulignant qu'il y avait "certainement une progression" des forces kurdes.

"Je ne peux pas dire que la bataille est gagnée. La bataille continue, mais les forces alliées (des Etats-Unis) ont l'avantage", a estimé de son côté le colonel Steve Warren, le porte-parole du Pentagone.

Une atmosphère de liesse régnait lundi dans les régions kurdes syriennes après l'éviction du groupe jihadiste Etat islamique (EI) de la ville, sa défaite la plus cuisante en Syrie.

Selon Mustefa Ebdi, un militant kurde de Kobané, la bataille visait désormais à "libérer les environs de la ville", où l'EI contrôle encore plusieurs dizaines de villages.

Depuis le début de la bataille à la mi-septembre, les combats pour la ville ont fait plus de 1.800 morts, dont plus de 1.000 dans les rangs jihadistes, selon un nouveau bilan de l'OSDH (Observatoire syrien des droits de l'homme.

Les forces kurdes ont combattu au sol, avec l'appui crucial des frappes aériennes de la coalition contre l'EI dirigée par les Etats-Unis.

Le Pentagone s'est montré prudent sur l'importance proprement militaire d'une victoire kurde à Kobané. "L'importance de Kobané, c'est l'importance que l'EI lui a donnée", a expliqué le colonel Warren.

L'EI a "consacré des ressources énormes, tant humaines qu'en équipement" à cette bataille, et "a encaissé un coup dur". C'est une preuve de plus que les positions de l'EI "commencent à se détériorer", a-t-il estimé.

"La route est encore longue" avant une défaite de l'EI, a déclaré Jennifer Psaki.