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À La Une - Egypte

Shaimaa al-Sabbagh, abattue samedi au Caire, alors qu'elle commémorait la révolution de 2011

Human Rights Watch a dénoncé lundi "l'usage excessif de la force" par la police en Egypte "contre des manifestations pacifiques".

Shaimaa al-Sabbagh, militante égyptienne socialiste, touchée par des tirs dans le dos, samedi 24 janvier 2015 au Caire, lors d'une manifestation pour le 4e anniversaire de la révolte de la place Tahrir. Elle décèdera un peu plus tard. REUTERS/Al Youm Al saabi Newspaper

Samedi, Shaimaa al-Sabbagh se trouvait non loin de la place Tahrir, au Caire, pour commémorer le quatrième anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir et avait débuté sur la place.

Cette Égyptienne était en compagnie de militants pacifistes et socialistes, comme elle. Elle se tenait debout, à droite d'une grande banderole tenue par ses compagnons, sur laquelle on pouvait lire "Parti de l'alliance populaire socialiste", un parti laïc de gauche. Shaimaa al-Sabbagh et ses compagnons se tenaient tranquillement sur le trottoir, lançant des slogans en l'honneur des martyrs de la révolution, pour la liberté.

Puis des tirs ont retenti, et Shaimaa al-Sabbagh, 34 ans, mère d'un garçon de 5 ans, s'est effondrée. Touchée dans le dos par un tir de chevrotine. Un compagnon l'a ramassée, l'a prise dans ses bras. Shaimaa al-Sabbagh est décédée un peu plus tard.

 

REUTERS/Al Youm Al saabi Newspaper

 

Selon un médecin légiste cité par Negad el-Borai, avocat et analyste politique pour Aswat Masriya, un site d’informations en ligne soutenu par la fondation Thomson Reuters, le tireur était à 3 à 8 mètres de la jeune femme. A cette distance, poursuit l'avocat, ne se trouvaient que des membres des forces de l'ordre, certains en uniforme, d'autres en civil.

 

 

Des manifestants ont également assuré que la jeune femme avait été tuée par la police qui a lancé l'attaque contre les manifestants, d'abord avec des gaz lacrymogènes, puis en tirant. Le ministère de l'Intérieur nie cette version et le parquet a ouvert une enquête.
Le rapport médico-légal affirme que la manifestante a été "touchée dans le dos", selon l'ONG Human Rights Watch, qui précise que "même si les vidéos et les photos ne montrent pas quand et comment elle a été tuée, elles montrent que certains membres des forces de sécurité étaient armés de fusils."

Vendredi, une autre femme, Santos Reda, militante islamiste, avait été tuée lors d'une manifestation à Alexandrie. Des activistes ont également accusé la police d'être à l'origine de tirs.

 

REUTERS/Al Youm Al saabi Newspaper

 

20 morts

En tout, vingt personnes, dont un policier, ont été tuées dimanche en Egypte lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre à l'occasion du quatrième anniversaire de la révolte de 2011, a annoncé le ministère de la Santé.

Dix-neuf civils, pour la plupart des manifestants islamistes, ont été tués dans ces affrontements, au cours de rassemblements organisés par les partisans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, selon un nouveau bilan communiqué à l'AFP par le porte-parole du ministère de la Santé Hossam Abdel Ghaffar.
A l'occasion du quatrième anniversaire du soulèvement populaire de 2011, les pro-Morsi avaient appelé à manifester contre le président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué M. Morsi en 2013.
Dix-huit personnes ont été tuées au Caire, où un policier a également été abattu, alors qu'un manifestant islamiste est mort à Alexandrie (nord) a précisé M. Abdel Ghaffar.

 

Human Rights Watch (HRW) a dénoncé lundi "l'usage excessif de la force" par la police en Egypte "contre des manifestations pacifiques" marquant le quatrième anniversaire de la révolte de 2011. "Quatre ans après la révolution, la police tue toujours régulièrement des manifestants," a dénoncé dans un communiqué la directrice pour le Moyen-Orient de HRW, Sarah Leah Whiston.
Les abus de la police étaient déjà l'une des causes principales du soulèvement populaire de 2011 qui chassa le président Hosni Moubarak du pouvoir.

 

 

REUTERS/Al Youm Al saabi Newspaper


"Au moment où le président Abdel Fattah al-Sissi était à Davos pour soigner son image internationale, ses forces de sécurité avaient recours à la violence contre des Égyptiens participant à des manifestations pacifiques," assène l'ONG basée à New York.

M. Sissi, élu président après avoir destitué M. Morsi, est régulièrement accusé d'avoir instauré un régime encore plus répressif que celui de M. Moubarak. Il jouit cependant d'une forte popularité auprès d'une grande partie de l'opinion publique, lassée par quatre années de troubles politiques.


Depuis l'éviction de M. Morsi, soldats et policiers ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi, dont 700 en quelques heures au centre du Caire lorsque les forces de sécurité ont dispersé des rassemblements islamistes le 14 août 2013, "la pire tuerie de masse de l'histoire moderne de l'Egypte", estime HRW.

 

 

 

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