Rechercher
Rechercher

Liban - Décryptage

Transition en douceur en Arabie, mais les changements commencent à apparaître

Depuis vendredi, les regards du monde entier sont tournés vers l'Arabie saoudite qui vient de perdre un roi, qui malgré son grand âge et son règne relativement court (depuis 2005) a tenté d'amorcer des réformes dans plusieurs domaines. Des rapports diplomatiques occidentaux précisent d'ailleurs que c'est surtout sur les conseils des Américains, très influents auprès de la famille royale saoudienne que le roi Abdallah avait procédé à certaines réformes institutionnelles, notamment sur le plan de la transmission du pouvoir. Jusqu'à présent, il n'y avait pas de problèmes à ce niveau, puisque les fils du roi Abdel Aziz avaient convenu que le pouvoir se transmettrait d'un frère à un autre, exception faite de l'émir Talal ben Abdel Aziz, père de l'émir Walid ben Talal. Mais les Américains avaient conseillé au roi Abdallah de paver la voie à la transmission du pouvoir aux émirs de la troisième génération, puisqu'il n'y a plus dans l'ordre de la descendance que deux fils du roi Abdel Aziz, le roi actuel Selmane et le prince héritier Moqren.
Le roi Abdallah avait donc établi un système dit de « moubayaaa » (adoubement) qui permet au roi de désigner son héritier et l'héritier de son héritier sur la base d'une proposition faite au conseil d'adoubement qui regroupe des émirs de la famille royale laquelle doit l'approuver à la majorité de ses membres. Comme le système n'avait pas encore été réellement testé, certains émirs auraient pu le contester, mais la rapidité avec laquelle la transition s'est faite montre que tout avait été préparé à l'avance pour couper court à toute tentative de contestation. Le roi Abdallah avait donc désigné son héritier et l'héritier de ce dernier et la formule avait été apparemment acceptée. Mais rien n'obligeait le nouveau roi Selmane d'en faire de même alors que son règne vient de commencer. Il a pourtant d'emblée désigné son héritier le prince Moqren conformément à la volonté du roi défunt et en même temps, il a désigné l'héritier de celui-ci, le prince Mohammad ben Nayef, premier de la troisième génération, à être le futur roi. Certains analystes voient dans cette précipitation la volonté d'assurer une transition calme et sereine du pouvoir en coupant court à toute possibilité d'objection, d'autant que le conseil d'adoubement a eu peu de chances de se réunir en si peu de temps pour accepter la proposition du nouveau roi, certains émirs étant en dehors du royaume. Toujours est-il que la décision a été prise et annoncée officiellement. Ce qui montre, d'une part, le souci du monarque d'assurer la relève, pour éviter d'éventuelles frictions si quelque chose devait lui arriver et, d'autre part, la volonté d'assurer le passage à la troisième génération (qui compte une centaine de princes) en douceur. Le nouveau prince héritier, l'émir Moqren, sera donc tenu de désigner l'émir Mohammad ben Nayef comme son propre héritier, lequel a aujourd'hui 55 ans.
Les analystes voient ainsi dans toutes ces décisions les conseils américains d'éviter les remous à une période aussi délicate. Ils pensent que le choix de l'émir Mohammad ben Nayef a été aussi accompli en accord avec les Américains qui considèrent ce prince comme l'un des plus farouches opposants à el-Qaëda et au terrorisme extrémiste, ayant lui-même été la cible d'un attentat perpétré par un homme accusé d'être dans cette mouvance. L'émir Mohammad ben Nayef est donc une sorte de garantie donnée aux Occidentaux sur la volonté claire et sérieuse du royaume de lutter contre l'extrémisme et le terrorisme islamiste.
Mais les changements ne s'arrêtent pas là. Dans le même décret royal, le nouveau monarque Selmane a aussi désigné son propre fils Mohammad ben Selmane à la tête de la Garde royale, tout en faisant de lui son chef de cabinet. C'est d'autant plus étonnant que son prédécesseur avait désigné son propre fils aussi Metaab ben Abdallah comme ministre de la Garde royale. Quelles seront les relations entre les deux hommes et comment seront distribués les pouvoirs à la tête de la puissante Garde royale, d'autant que le poste de chef de cette garde a été créé pour l'émir Mohammad ben Selmane. Il est clair que les chances de Metaab, dauphin de son père le roi Abdallah, sont en train de se réduire, au profit des deux Mohammad, Mohammad ben Nayef et Mohammad ben Selmane, devenus les nouveaux hommes forts du royaume. En même temps, le chef du cabinet du roi Abdallah, le très puissant Khaled Touayjri, qui, au cours des derniers jours du roi avait réussi à empêcher tous ses proches sauf le prince Metaab de le voir, a immédiatement disparu de la circulation depuis l'annonce de sa mort. En quelques heures, l'homme sans qui rien ne se faisait dans le royaume est tombé en disgrâce dans le plus grand silence. Comme cela se passe généralement dans les cours royales où toutes les luttes restent cachées.
C'est dire que tous ceux qui vantent aujourd'hui la continuité dans la passation des pouvoirs au royaume wahhabite pourraient bien se tromper. Les choses ne peuvent pas ne pas changer, estiment les experts, parce que les circonstances changent, les besoins et les enjeux aussi. Connu pour être un conservateur, éclairé, dit-on, car propriétaire d'un quotidien et très intéressé par les médias, le roi Selmane maintiendra-t-il le cap réformateur de son prédécesseur ? Les questions sont multiples et les réponses ne seront ni rapides ni évidentes, car, au royaume des Saoud, tout se passe derrière les portes closes des palais. Mais ce qui semble probable, c'est qu'aucun changement n'est envisagé pour l'instant, au sujet du dossier libanais. Les responsables et dirigeants politiques qui ont exprimé leur solidarité avec le royaume en cette phase transitoire peuvent donc être rassurés.

Depuis vendredi, les regards du monde entier sont tournés vers l'Arabie saoudite qui vient de perdre un roi, qui malgré son grand âge et son règne relativement court (depuis 2005) a tenté d'amorcer des réformes dans plusieurs domaines. Des rapports diplomatiques occidentaux précisent d'ailleurs que c'est surtout sur les conseils des Américains, très influents auprès de la famille royale...

commentaires (1)

PAS TESTÉ... ET COUPER COURT À TOUTE CONTESTATION. D'Où EST-CE QUE ET COMMENT VOUS PONDEZ CES ATTESTATIONS ARBITRAIRES ? TRÈS CHÈRE MADAME SCARLETT HADDAD, À VOUS LIRE ON DIRAIT QUE VOUS SEMBLEZ ÊTRE DANS LES PLUS GRANDS SECRETS DE LA MAISON BLANCHE ET DE LA SAOUDITE... DU BARATINO HABITUEL... SANS DOUTE ! DÉCRYPTAGE... ÉCLAIRAGE... OU BAVARDAGE ???

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 03, le 26 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • PAS TESTÉ... ET COUPER COURT À TOUTE CONTESTATION. D'Où EST-CE QUE ET COMMENT VOUS PONDEZ CES ATTESTATIONS ARBITRAIRES ? TRÈS CHÈRE MADAME SCARLETT HADDAD, À VOUS LIRE ON DIRAIT QUE VOUS SEMBLEZ ÊTRE DANS LES PLUS GRANDS SECRETS DE LA MAISON BLANCHE ET DE LA SAOUDITE... DU BARATINO HABITUEL... SANS DOUTE ! DÉCRYPTAGE... ÉCLAIRAGE... OU BAVARDAGE ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 03, le 26 janvier 2015

Retour en haut