Les interrogations des Libanais sont nombreuses, suite à l'attentat terroriste perpétré contre le magazine français Charlie Hebdo. Ces interrogations portent principalement sur l'après-Charlie, autrement dit sur l'attitude de la France au Liban après le drame. Durcira-t-elle le processus de délivrance de visas Schengen aux Libanais ? Renforcera-t-elle le dispositif de sécurité de ses bâtiments et de ses ressortissants ? Poursuivra-t-elle ses activités culturelles ? C'est avec une bonne dose de diplomatie et un brin de réticence qu'une source à l'ambassade de France s'exprime à L'Orient-Le Jour. L'Hexagone ne semble pas particulièrement enthousiaste de communiquer de manière précise sur les mesures adoptées.
(Lire aussi : Les attaques en France, "un désastre" pour le renseignement français)
« Le Liban est l'un des pays du monde où le taux de refus de l'octroi de visas (par le biais du consulat de France) est le plus bas », assure la source. « Un taux de 1,3 % seulement », comme l'a indiqué le 21 janvier dernier, l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, à notre consœur Paula Yacoubian, sur Future TV. La source ne se prononce pas sur un changement possible à ce niveau, mais elle souligne que « la ligne générale de satisfaction aux demandes est quasi-systématique ». « Les Libanais n'ont pas de crainte spécifique à avoir sur le sujet. La France demeure très largement ouverte aux Libanais pour tous les types de visite », indique-t-elle. Elle fait toutefois part de « l'évolution des dispositifs législatifs et réglementaires français, dans le cadre de la lutte antiterroriste ».
La sécurité au Liban des entreprises officielles françaises, des intérêts français et des ressortissants français « dont le nombre dépasse les 23 000 personnes » (parmi lesquels une importante partie de binationaux), « fait l'objet de l'intérêt constant » de l'Hexagone, et de l'ambassade qui collabore dans ce sens avec les autorités compétentes. « Les dispositifs de sécurité sont d'ailleurs adaptés en permanence ».
(Pour mémoire : Un "jihadiste de retour du Liban" voulait frapper la France)
C'est ce que note la source de l'ambassade de France à Beyrouth, sans donner davantage de précisions. Elle rappelle toutefois que « le Liban fait partie du groupe de pays (40 au total) au sein duquel les ressortissants français sont invités à la vigilance depuis septembre 2014, avec le début des frappes de la coalition contre Daech, mais aussi les menaces adressées à la France dans le monde et l'assassinat d'un Français en Algérie ». Ces consignes « restent d'actualité ». Les ressortissants français du Liban sont donc invités à les consulter sur le site du ministère français des Affaires étrangères qui est réactualisé en permanence à l'adresse : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/liban-12277/.
Quant aux activités culturelles, « la programmation des instituts culturels est adaptée aux pays et aux régions ». Au Liban, « elles se poursuivent à un rythme très actif », constate la source, évoquant la participation de l'Institut culturel au festival PhotoMed, les expositions, le cinéma, les pièces de théâtre, les cours de langue étrangère, etc.
Lire aussi
Sphère jihadiste en France: comment surveiller 3000 suspects?
David Daoud Drugeon, le jihadiste breton qui "voulait mourir en martyr"
Dossier
« De la petite délinquance à l'islam jihadiste en seulement trois mois »
commentaires (2)
La France, mère du monde entier, Ô Libanais, soyez-en fiers." C'est ce que chantaient mes parents et mes grands-parents.
Un Libanais
15 h 41, le 26 janvier 2015