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Moyen Orient et Monde - Transition

« Avec Salmane les grandes lignes restent les mêmes, et Moqren fait l’unanimité »

Le décès du roi Abdallah d'Arabie saoudite et la nomination de son successeur soulèvent plusieurs questions, mais la politique du royaume ne changera pas, affirment Moustapha Fahs et Radwane el-Sayyed interrogés par « L'Orient-Le Jour ».

De gauche à droite : le défunt roi Abdallah, le nouveau roi Salmane et le prince héritier Moqren. AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS / FAYEZ NURELDINE / HASSAN AMMAR

Le décès du roi Abdallah d'Arabie saoudite hier a immédiatement soulevé la question de la continuité dans la politique interne et régionale du royaume, mais elle semble assurée et un changement de cap ne devrait pas avoir lieu de sitôt. Le nouveau roi Salmane, son demi-frère, l'a d'ailleurs assuré lui-même lors de son premier discours : pas de changement.

Les conséquences de ce décès ne devraient donc pas être significatives, ne serait-ce qu'au niveau régional. « Le royaume gardera sa ligne droite et ses intérêts, comme ceux de la région, resteront préservés » sous le règne de Salmane, affirme le journaliste et analyste politique Moustapha Fahs. « De par le passé, le royaume a refusé de céder aux pressions extérieures qui lui enjoignaient de faire preuve de plus de souplesse concernant certains dossiers, comme celui de la Syrie, et rien ne montre que cela va changer », estime-t-il, louant la « fluidité de la transition, qui s'est faite dans les normes ».

 

(Lire aussi : Les trois défis diplomatiques de Salmane : I – Les relations entre Riyad et Téhéran)



Même son de cloche pour Radwane el-Sayyed, professeur d'études islamiques à l'Université libanaise : « Il y a des politiques stables, des dossiers qui demeurent prioritaires pour le royaume : la lutte antiterroriste, la lutte contre le fondamentalisme, la cause palestinienne, et l'unité arabe. L'initiative saoudienne pour rapprocher l'Égypte et le Qatar en est la preuve ». La stabilité reste donc le mot d'ordre, dans une région en pleine effervescence, notamment depuis la montée en puissance des jihadistes de l'État islamique (EI).

Toutefois, plusieurs rumeurs insistantes sur le nouveau roi circulent, concernant d'éventuels problèmes de santé. « Ce ne sont que des rumeurs », assènent MM. Fahs et Sayyed. Il n'en reste pas moins que le prince Moqren étant le suivant dans l'ordre de succession, sa nomination en tant que tel représente une première dans le royaume, sa mère étant yéménite et non saoudienne comme le veut la tradition. Des divisions internes seraient donc à craindre à ce niveau mais il semble que pour le moment, Moqren fasse l'unanimité.

 

(Lire aussi : Abdallah, main dans la main avec...)


Sur le plan interne, également, les choses ne devraient pas changer. « Abdallah avait pris l'initiative d'instaurer un dialogue national et des réformes, et Salmane devrait poursuivre cette mission », explique M. Sayyed, tandis que pour M. Fahs, « chaque souverain a son propre style, mais les grandes lignes restent les mêmes ».
Quid du Liban ? « Salmane n'est pas un novice en politique et connaît très bien la région, et plus particulièrement le Liban. Il a toujours été présent en tant qu'ami et conseiller du pays du Cèdre et devrait maintenir cette position. Le plus important pour lui, c'est que le Liban conserve sa souveraineté et son unité ; il tient à soutenir l'État libanais et ses institutions, et c'est lui, par exemple, qui a permis l'octroi de dons de plusieurs millions de dollars au pays et à son armée », assure M. Sayyed.

 

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