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Moyen Orient et Monde - Funérailles

« Nous resterons sur le chemin droit que cet État a suivi depuis sa création »

Le roi Salmane promet de garder le cap après le décès d'Abdallah et proclame Nayef comme futur prince héritier ; Hollande, Cameron, Biden et Zarif se rendront en Arabie pour présenter leurs condoléances.

La dépouille du roi Abdallah d’Arabie recouverte d’une étoffe jaune a été transportée par des membres de la famille royale et déposée à même le sol dans la mosquée Imam Turki. AFP Photo/STR

Le nouveau roi Salmane d'Arabie saoudite a promis hier de garder le cap dans la première puissance pétrolière mondiale et a déjà imprimé sa marque avec de premières nominations, après le décès de son demi-frère Abdallah.
Dans son premier discours quelques heures après son intronisation, le nouveau roi Salmane, 79 ans, a déclaré qu'il n'y aurait pas de changement de politique dans le royaume, premier exportateur de pétrole au monde, poids lourd du Proche-Orient et berceau de l'islam. « Nous resterons, avec la force de Dieu, sur le chemin droit que cet État a suivi depuis sa création par le roi Abdel Aziz ben Saoud et ses fils après lui », a déclaré le souverain, qui souffre de problèmes de santé. Il a en outre annoncé la nomination de Mohammad ben Nayef comme futur prince héritier, c'est-à-dire le deuxième dans l'ordre de succession après le prince héritier Moqren. Et il a désigné l'un de ses fils, le prince Mohammad, comme ministre de la Défense. Ces deux nominations renforcent au sein de la dynastie des al-Saoud l'influence du clan des Soudaïri, qui s'était affaiblie durant le règne de Abdallah. Le roi Salmane fait partie de ce clan des sept fils de Hassa bint Ahmad al-Soudaïri, favorite du fondateur du royaume, et Mohammad ben Nayef est le fils d'un membre du clan.
Allié des Occidentaux dans la lutte antijihadistes mais critiqué pour sa politique en matière des droits de l'homme, Abdallah, âgé d'environ 90 ans, est décédé avant l'aube à l'hôpital où il avait été hospitalisé depuis le 31 décembre après une pneumonie. Il a été enterré dans l'après-midi à Riyad après la prière à la mosquée Imam Turki en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan, du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif et des chefs d'État du Golfe. Sa dépouille recouverte d'une étoffe jaune a été transportée par des membres de la famille royale et déposée à même le sol dans la mosquée avant qu'un responsable religieux n'entame la prière par Allah Akbar. Elle a ensuite été inhumée dans le cimetière voisin.

Cérémonie d'allégeance
En soirée, la « cérémonie d'allégeance » au roi Salmane et au prince héritier Moqren, lui aussi demi-frère de feu Abdallah, a commencé au palais royal, où des centaines de citoyens saoudiens se pressaient pour lui promettre « obéissance et fidélité ».
Apaisés par la déclaration du nouveau roi sur une continuité dans la politique du royaume qui tente de réaffirmer son leadership sur un marché pétrolier mondial en plein changement, les cours du brut ont ouvert en baisse hier à New York. Et outre son poids pétrolier, Abdallah avait exercé une très forte influence sur la politique régionale. Face à la pression grandissante des groupes islamistes, Riyad a soutenu l'actuel président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et a joué par ailleurs un rôle-clé dans l'opposition au régime syrien, autorisant l'entraînement par Washington de rebelles sur son territoire. Le feu roi a officiellement gouverné le royaume ultraconservateur sunnite pendant une décennie mais il en tenait en réalité les rênes depuis l'attaque cérébrale dont avait été victime son demi-frère, le roi Fahd, en 1995. Mais Abdallah a aussi déçu les attentes des réformateurs, notamment sur la liberté d'expression ou la place de la femme dans la société, qui ne peuvent toujours pas conduire.
Principaux partenaires dans cette lutte, le président français François Hollande ainsi que le vice-président américain Joe Biden prévoient de se rendre en Arabie saoudite pour présenter leurs condoléances. Le Premier ministre britannique David Cameron et le prince Charles y sont attendus dès aujourd'hui, de même que le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif. De son côté, la porte-parole du département d'État américain Jennifer Psaki a indiqué que les États-Unis ne voient pas leur relation étroite avec l'Arabie saoudite changer après le décès du roi Abdallah et l'arrivée de son successeur Salmane.
Enfin, dans ce pays, qui a vu naître l'islam en 622 et abrite les deux principaux lieux saints musulmans à La Mecque et Médine, des citoyens ont exprimé leur tristesse, mais sans être inquiets. « Tout ira bien » avec Salmane, a jugé Saoud Moubarak, un garde de sécurité de 24 ans. « Il n'y aura pas de rupture. Ils (la famille royale) sont tous frères, ils se comprennent. »

Le nouveau roi Salmane d'Arabie saoudite a promis hier de garder le cap dans la première puissance pétrolière mondiale et a déjà imprimé sa marque avec de premières nominations, après le décès de son demi-frère Abdallah.Dans son premier discours quelques heures après son intronisation, le nouveau roi Salmane, 79 ans, a déclaré qu'il n'y aurait pas de changement de politique dans le...

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