Depuis vendredi matin, l'armée libanaise affrontait des éléments armés dans le jurd de Ras Baalbeck, localité à grande majorité chrétienne située dans la Békaa, non loin de la frontière syrienne.
Une source militaire a confié à l'AFP qu'un nombre indéterminé de soldats libanais ont été tués et blessés lors des violents accrochages, dans lesquels la troupe a eu recours à l'artillerie lourde. "Il y a des martyrs et des blessés dans les rangs de l'armée libanaise et nous avons tué et blessé plusieurs des assaillants", a déclaré cette source, sans donner davantage de précisions dans l'immédiat. Généralement, l'armée refuse de donner un chiffre exact de victimes dans ses rangs avant de prévenir les familles. L'institution a ainsi appelé les médias à ne pas avancer de bilans non vérifiés, alors qu'un certain flou entourait les événements en cours.
(Pour mémoire : Six soldats tués dans une embuscade contre leur patrouille dans le jurd de Ras Baalbeck)
En début de soirée, l'armée a annoncé dans un communiqué avoir repris le contrôle de Tallit el-Hamra, dans le jurd de Ras Baalbeck, à l'issue de violents combats entre ses soldats et les groupes terroristes. Dans son texte, l'institution militaire fait état de plusieurs victimes (entre tués et blessés) dans les rangs des jihadistes mais aussi d'un nombre de martyrs et de blessés dans ses rangs, sans avancer de chiffre exact.
Selon une source de sécurité libanaise, environ 200 hommes armés venus des collines du Qalamoun en Syrie ont attaqué vendredi matin les positions militaires libanaises et l'armée a utilisé des hélicoptères pour les combattre. L'Agence nationale d'information, (Ani, officielle) a souligné en matinée que les militaires libanais ont détruit cinq véhicules appartenant aux assaillants qu'elle identifie comme appartenant au Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda). Parmi les morts dans les rangs des assaillants figureraient des dirigeants jihadistes.
(Lire aussi : Le plan de sécurité dans la Békaa se précise : interception d’une voiture piégée)
Les monts de l'Anti-Liban séparent les deux pays avec Qalamoun du côté syrien et la plaine de la Békaa du côté libanais.
Il s'agit des accrochages les plus violents depuis août lorsque l'armée et des jihadistes venus de Syrie s'étaient affrontés dans la région de Ersal. Lors de ces combats, le Front al-Nosra et le groupe Etat islamique avaient capturés des dizaines de militaires. Aujourd'hui, les deux groupes retiennent toujours en otage 25 policiers et soldats libanais. Ils en ont assassiné quatre, dont deux par décapitation.
Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwaji, s'est néanmoins voulu rassurant : il a souligné dans l'après-midi à la Voix du Liban (93.3) que la troupe était capable de repousser toute tentative d'infiltration à l'intérieur des villages de la Békaa-est, et de mettre un terme aux tentatives de déstabilisation sur tout le territoire libanais.
En décembre déjà, un habitant de Ras Baalbeck confiait sous anonymat sa peur à l'OLJ : "On ne sait pas à quel moment ils (les jihadistes) peuvent venir au village. Durant les neuf derniers mois, dans le jurd, il y a eu nombre d'enlèvements contre rançon, de vols, d'actes de vandalisme... L'armée n'a pas l'ordre de tirer. D'ailleurs, elle est la cible des fondamentalistes et essuie de plus en plus de pertes sans vraiment agir".
En conséquence, des habitants de la ville avaient décidé de prendre l'initiative et de monter la garde afin de décourager les miliciens d'al-Nosra et de l'État islamique d'entrer dans la localité.
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commentaires (8)
Ils l'ont balancé dans ce bourbier à cette armée, ces fakkihistes lâches et puînés, et ils viennent faire maintenant soi-disant les "vierges" effarouchées !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 56, le 24 janvier 2015